Résumé de la 2e partie En perdant les trois ducats que son père lui a donnés, Vent-de-glace revient tout honteux à la maison. Les deux frères aînés approuvèrent de la tête et ne plaignirent point le plus jeune. «A présent, je vais vous montrer la façon dont on doit aider le peuple», déclara le frère cadet Ouragan, en s'élançant bruyamment dans le monde. Il se dirigea vers le sud. Il souffla jusqu'à un village où, dans une grange, on battait les moissons. Le paysan et sa famille étaient justement en train de séparer le grain de la paille. Ouragan leur proposa son aide. «Pourquoi pas ?», accepta le paysan, «nous en aurons fini plus tôt». Et comment ! Ouragan souffla si puissamment sur la récolte qu'il la dispersa instantanément de tous côtés, grains, épis et sable compris. Et ce ne fut pas tout ! Il enleva même le toit de la grange et l'emporta au loin dans les champs. Le paysan cria, pesta, tempêta avec raison. Que de dégâts ! La moisson envolée, la grange sans toit... Ouragan dut lui remettre aussitôt un ducat en guise de dédommagement pour l'empêcher d'aller se plaindre au seigneur du lieu. Puis Ouragan se rendit à la mer. Justement, dans le port, les pêcheurs se préparaient à embarquer et hissaient les voiles. «Les gars, je vais vous aider à naviguer !» proposa complaisamment Ouragan et il souffla de toutes ses forces au point qu'il arracha les voiles et propulsa le bateau loin du rivage à la vitesse de l'éclair. Les marins n'eurent pas le temps de se saisir de la barre. Le navire fonça droit sur un écueil et le heurta. Les pêcheurs maudirent celui qui avait prétendu les aider et le forcèrent à donner un ducat pour réparer les dégâts qu'il avait causés. A défaut de quoi, ils l'auraient attaché avec un câble d'acier au rocher afin de l'empêcher de produire de nouveaux méfaits. «Je vais encore essayer de faire quelque chose pour le meunier», se dit Ouragan. «Lorsque j'aurai soufflé une journée entière sur les ailes de son moulin, il m'offrira bien quelque chose en récompense». Mais là non plus il n'eut guère de succès. Lorsqu'il eut lancé son souffle effréné contre les ailes du moulin, celles-ci volèrent en éclats et se rompirent. Le meunier s'en arracha les cheveux de désespoir. Puis, il exigea aussi un dédommagement. Que pouvait faire Ouragan ? Il se dessaisit de son dernier ducat et rentra chez lui les mains vides. (A suivre...)