La ville de Bou Ismaïl, située à 50 km d?Alger, a perdu sa vocation touristique. Son boulevard, sa grande esplanade et son aquarium, qui faisaient la fierté de la ville de Castiglione ? du nom de celui qui a bâti le boulevard et la salle des fêtes ?, ne sont plus qu?un pâle souvenir. Rebaptisée Bou Ismaïl à l?indépendance, la ville est symbolisée par l?hippocampe, un animal marin, appelé communément «cheval marin». Pour la population comme pour les autorités locales, dès qu?on parle de ce qu?était la ville de Bou Ismaïl, tout le monde hoche la tête avec amertume. Relevant autrefois de la wilaya de Blida, la ville est passée sous la tutelle administrative de Tipasa devenue 42e wilaya avec le nouveau découpage de 1984. Depuis, selon ses habitants, les déboires de cette petite ville côtière ont commencé. Six ans plus tard le parti de Abassi, le Front islamique du salut, a remporté les locales. Il bouleversera la vie des habitants de cette commune, en leur enlevant leur seule ressource économique : le tourisme. L?aquarium, où s?est rendu le commandant Cousteau quelques années avant sa mort, était l?autre symbole de la ville. Aujourd?hui il n?existe plus, les poissons de mer exposés dans la grande salle n?y sont plus, ni d?ailleurs, les allées et le magnifique jardin qu?il fallait traverser pour se rendre dans la grande salle où on pouvait voir les poissons nager. Devenu le Centre national d?études et de documentation de la pêche et de l?aquaculture (Cnepda), l?aquarium a, également, changé de vocation. Seul le musée est préservé et pourrait, à l?avenir, être ouvert au public. Le «Petit Paris» n?est plus ce qu?il était, s?accordent à dire les autochtones de la région. Certains se le rappellent?