Souvenir Il attirait beaucoup de touristes, notamment des étrangers. Ils y allaient pour découvrir le monde marin. Faïza, une Algéroise, s?en souvient. «Pendant les vacances d?été, ma famille louait un bungalow sous les voûtes situées au-dessous du grand boulevard front de mer. C?était à la fin des années 1970 lorsque Bou Ismaïl avait encore sa vocation touristique. Je me souviens des touristes étrangers qui étaient de passage. Ils venaient, surtout, pour visiter la station d?aquaculture de Castiglione. Ils n?étaient pas les seuls, car les gens venaient de partout, d?Alger, de Blida, de Douaouda et d?autres villes du centre et de l?ouest du pays.» «Nous-mêmes, nous habitions Alger. Depuis l?âge de 7 ans, nous visitions les lieux chaque année et ce jusqu?à 1978. J?avais environ 11 ans. Pour nous, ces années-là ont été les meilleures, car nous passions d?agréables moments à Bou Ismaïl. La plupart du temps, nous allions nous baigner dans le bassin ?un ensemble de rochers? où nous faisions des plongeons. Pour y accéder, nous franchissions plusieurs obstacles. Nous montions sur les rochers qui étaient disposés par la main de l?homme et de la nature, en forme d?escaliers, à des hauteurs plus ou moins importantes. Ces rochers nous servaient de plongeoirs. A quelques milles, en face, d?autres rochers permettaient à d?autres nageurs de plonger. Tout autour du bassin, des piquets étaient plantés à plusieurs mètres de profondeur. Ces derniers servaient de limite au bassin. D?ailleurs, les employés de l?aquarium situé derrière, de l?autre côté de la route, nous conseillaient de ne pas dépasser cette limite. Ce que nous faisions», se souvient Faïza avec nostalgie. Elle précise le lien direct de ce bassin avec l?aquarium : «Au fond de ce bassin, un passage permettait aux travailleurs de l?aquarium de donner à manger aux poissons exposés dans la grande salle et que les visiteurs, venus de partout, pouvaient contempler à travers les baies vitrées en train de nager dans une eau de mer. Il y avait même une grosse tortue de mer, des raies et des poissons jusque-là inconnus du public», se remémore la jeune femme. «Pour accéder à cette salle, il fallait longer les allées où verdure et pierre se côtoyaient. Ce qui donnait à cet espace un décor naturel et attirait les curieux. Quotidiennement, nous y allions, profitant de la corvée d?eau. Car on s?approvisionnait en eau potable à l?aquarium. Je me souviens du guide, du photographe et des touristes étrangers. Je me souviens aussi du musée que nous visitions chaque fois avec la curiosité du premier jour. Nous ne payions même pas. Nous y entrions comme si c?était chez nous.» «Grande fut ma surprise d?apprendre que l?aquarium n?existe plus !», regrette Faïza.