Nostalgie L?absence de verdure a des retombées néfastes sur la cité et sa population. L?arbre, ce bien naturel, a été détruit par l?homme. Sise sur la plaine du Chellif réputée par son paysage verdoyant et ses nappes phréatiques, la ville d?El-Attaf est désormais méconnaissable. C?était pourtant un village vert dans les années 1980, mais tout a disparu. Tout est devenu grisaille et béton. D?abord, l?eau salée y est pour beaucoup dans ce phénomène de dénaturation. Finis les temps où le boulevard de la ville attirait l?attention par l?eau qui coulait au bas des trottoirs à partir de deux vannes. Finie l?image de ces beaux arbres témoins du passage d?une autre culture, d?une autre époque. L?homme n?est jamais étranger aux désastres. Une allée d?arbres, qui faisait le bonheur des jeunes de la cité Salem, près de la gare, a été entièrement rasée et une décharge publique en a pris la place. Une autre allée de cinq kilomètres reliant El-Attaf à El-Abadia a été rasée en 1994 pour des raisons sécuritaires. Les APC qui se sont succédé jusqu?à maintenant n?ont jamais fait de ce problème un souci majeur. Les élus ont plutôt approuvé l?érection de bâtisses dans des lieux qui auraient pu être ceux d?une villégiature, telle cette place des Martyrs fermée à longueur d?année et qui faisait office de jardin public avant d?être cédée à un particulier. Un émigré en l?occurrence. C?est l?éternel calvaire. Pas la moindre feuille verte pendant l?été avec sa chaleur suffocante et les nuages de poussière ; en hiver, la boue fait le reste. Même les agriculteurs qui investissaient dans l?orange jadis n?en font plus qu?à leur tête puisque la pomme de terre rapporte plus et son coût est moins élevé. Des associations se battent pour un «renouveau vert». En vain. «Bien que la complicité et l?indifférence soient très fortes, on y arrivera quand même», déclare Touahri, président d?une association pour la protection de l?environnement qui a lancé un appel aux autorités pour que la ville retrouve sa verdure d?antan.