Retrait Les clés du mausolée de l?imam Ali sont, désormais, entre les mains de la plus haute autorité religieuse chiite représentée par l?ayatollah Sistani. En effet, hier matin après l?appel de Moqtada Al Sadr à «quitter l'édifice», les miliciens ont évacué le mausolée qu'ils occupaient depuis cinq mois. Le chef chiite avait accepté, la veille, l'initiative de paix de l'ayatollah Sistani, figure emblématique des chiites d'Irak, qui prévoit notamment le désarmement des villes de Najaf et Koufa et le départ de tous les éléments armés de ces cités. L'armée américaine s'est, pour sa part, retirée de Najaf comme le demande le plan de paix.Le dernier point de l'initiative de M. Sistani stipule, par ailleurs, que «tous les partis et mouvements politiques, sociaux, idéologiques font partie du processus» devant conduire aux élections générales de janvier 2005 et «doivent créer un environnement propice à ce processus». Cette formulation ambiguë ne contraint en rien Moqtada Al Sadr, qui affirme diriger un mouvement idéologique, à transformer celui-ci en parti politique et à participer au processus politique comme l'avait également réclamé le Premier ministre Iyad Allaoui. En revanche, le texte ne fait pas mention d'une remise des armes aux autorités irakiennes et les miliciens refusent, pour l'instant, de remettre leurs armes aux autorités. D?ailleurs, après leur départ du mausolée, dont les portes ont été fermées, ils ont remisé leurs lance-roquettes, mortiers où mitrailleuses dans des caches et emporté leurs kalachnikovs dans des sacs en plastique. «Ils vont cacher leurs armes, mais ne vont pas les rendre à la police ou à l'armée irakienne», a déclaré un porte-parole de Moqtada Al Sadr. L'ayatollah Sistani a, en outre, demandé aux autorités irakiennes d'ouvrir une enquête sur les manifestations qui se sont soldées jeudi par des dizaines de morts lors de son retour à Najaf. Notons que les miliciens de l'Armée du Mehdi ont eu de grosses pertes au cours des dernières semaines. Au moins 25 corps à la peau noircie et gonflée gisaient vendredi dans la cour du tribunal religieux de Moqtada Al Sadr, dans la vieille ville de Najaf. La police avait auparavant affirmé qu'il s'agissait de «policiers et de civils» tués par les miliciens alors que le bureau du jeune chef chiite soutient que ce sont des combattants de l'Armée du Mehdi tués dans les combats.