Accalmie La ville semble reprendre vie au lendemain du retrait de l'Armée du Mehdi et des forces américaines. De hauts dignitaires religieux chiites ont marqué, hier, leur opposition à la lutte armée contre la présence américaine en Irak. «Nous n'avons pas encore épuisé les solutions pacifiques pour mettre fin à l'occupation et s'il s'avère un jour qu'il n'y a plus de possibilité de discussions, alors la lutte armée deviendra une possibilité», a affirmé un porte-parole du grand ayatollah Bachir al-Najafi. En écartant le recours à la lutte armée, sans toutefois l'exclure totalement, la direction religieuse chiite s'oppose au jeune chef radical Moqtada Al Sadr qui, lui, est pour chasser par les armes les forces américaines d'Irak. Une délégation de cinq ministres irakiens a, par ailleurs, rencontré dans la journée d?hier à Najaf Ali Sistani après avoir constaté les dégâts de trois semaines de violents affrontements. Pour changer l?image de guerre et de destruction, l?ayatollah, a, de nouveau, demandé au gouvernement intérimaire de dédommager les habitants de Najaf de ces combats et de débloquer un budget pour la restauration de cette ville, comme le stipule son plan de paix. Le ministre d'Etat sans portefeuille, Kassem Daoud, avait déclaré, peu après son arrivée à Najaf, que la délégation était venue dans la ville sainte «pour consolider l'accord de paix et pour féliciter Ali Sistani». Dans le reste de l'Irak, les violences se sont poursuivies. A Fallouja, la ville rebelle sunnite à l'ouest de Bagdad, des frappes aériennes américaines contre une batterie de DCA en activité ont fait 5 tués et 32 blessés, dont des femmes et des enfants. Six policiers irakiens ont été, par ailleurs, tués et huit blessés par des tirs d'insurgés à Baâqouba (nord-est de Bagdad). Alors qu?à Baïji, au nord de Bagdad, un Irakien a été tué et deux autres blessés par des tirs de mortier, deux gardes de sécurité irakiens ont été, aussi, gravement blessés lors d'un échange de tirs avec une patrouille américaine à Kirkouk (nord). - L'inquiétude était vive, hier soir, en France à propos des deux journalistes pris en otage en Irak par un groupe islamiste réclamant l'annulation de la loi sur le voile à l'école et les autorités françaises se sont dites «plus que jamais» mobilisées pour obtenir leur libération. Christian Chesnot, pigiste des radios publiques Radio France et Radio France Internationale (RFI), et Georges Malbrunot, envoyé spécial du Figaro et de Ouest-France et correspondant de RTL, ont disparu en Irak le 20 août. La chaîne Al-Jazira a diffusé, hier, deux brèves séquences vidéo montrant les deux journalistes qui annoncent être les otages du groupe l'Armée islamique en Irak. Selon la chaîne qatariote, le groupe exige que «la France annule, dans un délai de 48 heures, la loi interdisant le voile islamique à l'école publique». Ce groupe est le même que celui qui a revendiqué l'assassinat du journaliste italien Enzo Baldoni, annoncé par Al-Jazira dans la nuit de jeudi à vendredi.