Performance ■ Elle se tient au centre culturel Mustapha Kateb, et ce, à l'initiative de l'établissement Arts et Culture. L'exposition, qui est un montage d'une grande inspiration, a pour titre «Al Tiba9». L'exposition, proposée par le collectif Aswad, étonne et captive selon la proposition artistique de chaque créateur ayant collaboré à l'événement de l'art performance. Madame Mazia Diab, une des organisatrices avec Mohamed Benhadj, tous deux artistes performeurs, explique la maîtrise de la perfor-mance comme étant «un rapport à l'imaginaire d'un art sociétal qui implique le spectateur. Cet art qui peut être également l'art de la rue, est une interaction entre l'artiste et l'autre...» Deux films de 10mn chacun dont la valeur esthétique est sans conteste, suscitent l'intérêt des visiteurs. Il sont de Mohamed Benhadj, en noir et blanc, où l'on voit un jeune noir ahanant, tracter des blocs de pierres à l'aide d'attaches le long de la Sablette. Entre les deux voies de circulation de la Moutonnière, un passage de délimitation sert de support scénique. Le corps penché, le dos courbé, l'acteur provisoire joue le rôle de l'esclave des temps modernes. La scène dénonce et interpelle. Elle paraît interminable par le choix du thème et son évolution en lenteur, ce qui dégage un sentiment de révolte chez le spectateur face au joug imposé à certains êtres humains. Contrairement à Benhadj, Alessandra Fofanno, artiste italienne et danseuse de ballet dans la ville de Venise, offre un tout autre registre de performance : un film de 10mn où la chorégraphe nous emporte à travers l'art de la danse classique. Le thème se rapporte aux quatre passages de l'existence d'un être humain. L'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et la fin de vie. Le site antique choisi pour cette performance accroît la beauté des mouvements des ballerines. Aériens, lyriques, les mouvements du corps entre balancement et mobilité des bras et des jambes subjuguent en donnant cette impression de légèreté comme si on effleurait à peine le sol. Royale, Alessandra Fofanno achève la performance. Abdou Charef, autodidacte présente une toile présentant un être androgyne sorti de son imaginaire. Une remise en cause des canons de la beauté féminine ? L'interprétation du tableau revient à chacun, de la manière dont il le ressent. Dans l'eposition «Al-Tiba 9», il y a également Narimane Ghoulamellah et Adlane Samet, qui présentent pour la première deux tableaux où la chaussure peut intégrer la sensibilité créative et picturale. Quant au second, c'est l'éclatement des rêves d'enfance avec des figures utopiques. Du côté des artistes étrangers présents à cette expo-performance on peut citer Guilbert Rosales, Cristina Otéro et Albert Coma Bau. Ce dernier révèle un art inspiré de Michel- Ange. Ces tableaux de grandes dimensions, presque des fresques au crayon et à l'encre, rappelant le coup de main de Michel-Ange n'ont pas laissé indifférent. On laissera le dernier à Mazia Diab : «Il ne s'agit pas pour moi d'expliquer l'art de chacun, la performance suscite des interrogations au public de réagir selon sa perception et son émotion...»