Résumé de la 3e partie ■ Le vieux Abdellah attend le retour de son fils Bélaïd du maquis. Ses compagnons ne l'ont pas vu tomber au champ d'honneur. Le mois d'octobre arriva avec ses feuilles mortes et ses bourrasques de vent mais tout le monde était joyeux grâce à l'Indépendance du pays retrouvée. Tous ? Non...Le vieux Abdellah se sentait mal...son fils n'était pas encore revenu et il n'avait aucune nouvelle de lui. Dans ce gros village de Kabylie, tout le monde était fixé sur le sort de son être cher. Il y a ceux qui avaient appris que leur fils ou leur mari était tombé dans une bataille et qu'il avait fallu les enterrer sur place et il y avait ceux qui étaient revenus sains et saufs ou avec quelques blessures ou handicaps. C'est pourquoi les manifestations de joie étaient contenues par respect pour ceux qui n'ont pas eu la chance de voir les leurs revenir. Cheikh Abdellah et cheikh Nafaâ s'étaient croisés plusieurs fois et avaient échangé de nombreux propos mais ils n'avaient fait aucune allusion à l'éventuel mariage de leurs enfants. Le premier caressait toujours l'espoir de voir revenir son fils à qui il avait promis Dahbia. Et le second trouvait malsain de parler du mariage de son fils alors que son vieux voisin portait le deuil du sien. Les jours passèrent. Dans le village, on savait ce qu'étaient devenus ceux qui étaient montés au maquis pour combattre l'une des plus grandes forces coloniales du 20e siècle. Bachir, le frère de Dahbia et Mustapha, le fils de Nafaâ, s'étaient, eux aussi, croisés plus de cent fois au village et ils n'avaient fait à chaque fois qu'échanger des banalités. Puis, une fois, n'y tenant plus, Mustapha évoqua le sujet qui lui tenait à cœur : — Bachir, mon frère, tu ne penses pas que l'attente a beaucoup duré ? — C'est ce que j'étais en train de me dire... Bélaïd a dû tomber en martyr mais personne n'a voulu le dire à mon oncle pour ne pas lui faire de mal... — Oui... je comprends... Mais en attendant le temps passe... — Je te comprends aussi... — Euh... Je... Bachir... j'aimerai te poser une question... mais je ne sais comment la formuler... — Ne te casse pas trop la tête, Mustapha, je crois deviner ta question : tu veux savoir ce que pense Dahbia de tout cela ? Est-ce qu'elle tient à Bélaïd ? Est-ce qu'elle sait que tu la veux comme épouse ? — Oui... A suivre