Fuite - Les conditions «lamentables» de vie dans ces montagnes des Ath Yaâla, font que ces populations partent tenter leur chance ailleurs. L'exode rural vers les grands centres urbains constituent l'aubaine pour ces populations n'ayant rien vu venir, chacun dans son patelin, le chômage étant la cause principale. Le terrorisme aussi. En 1954, selon les quelques chiffres retrouvés ici et là, Guenzet avoisinait les 30 000 habitants. A l'époque, il y avait une école de filles à Guenzet, un grand marché hebdomadaire, un infirmier major. Les marchés et les routes étaient bondés, les gens ne se connaissaient pas tellement, ça grouillait de monde, alors qu'aujourd'hui, rares sont ceux rencontrés dans les rues et ruelles du chef-lieu de la commune. Au recensement de 1977, selon les chiffres du Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement, la population totale des zones monta-gneuses au nord de la wilaya de Sétif était estimée à 267 200 habitants. En 1987, elle passe à 380 290 habitants et une décennie après, au recensement de 1998, elle atteint 470 100 habitants, soit respectivement des taux d'accroissement annuels moyens intercensitaires de 3,59 %, entre 1977 et 1987 et 2,14 % entre 1987 et 1998. Aussi, l'évolution démographique a connu une régression importante durant la période 1998/2004, la population a atteint, à la fin de l'année 2004, 510 508 habitants ce qui correspond à un taux d'accroissement relativement bas : 0,82%/an. Dans les villages de la commune, la situation est plus «alarmante», si l'on se fie aux affirmations de citoyens interrogés à ce propos. Tout au long de notre entretien avec Bachir Sadoun, ce dernier n'a cessé de parler «de fixation des populations dans leur environnement habituel» évoquant «un plan spéciale» afin de mettre un terme cette «hémorragie démographique». Passant en revue les projets en cours, on apprend que 2700 foyers sont en attente de gaz de ville. «Les études ont été achevées. On attend l'appel d'offres», indique le P/APC de Guenzet. S'agissant du logement, l'aide à l'habitat rural est la formule la plus adaptée au relief de la région. «Un quota de 130 logements nous ont été attribués en 2013. Ils ont été distribués en dix jours», a encore affirmé notre interlocuteur qui a insisté sur l'accompagnement du bénéficiaire, car dans le cas contraire, les «70 millions seront déboursés» avant même l'entame de la construction. D'autre part, pour les habitants de Guenzet, le problème du manque d'eau potable ne pourrait se régler que lorsque la localité est alimentée par le barrage de Tichy Haf, situé dans la commune de Bouhamza (Béjaïa). Un projet pilote qui couvre 26 communes réparties sur trois wilayas.