Réflexe ■ Pour des raisons parfois banales, des disputes éclatent et finissent par l'utilisation de l'arme blanche. L'acte de poignarder son adversaire est devenu banal, ces derniers temps dans notre société, où la violence ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Le nombre des affaires de crimes enregistrées dans les différentes régions du pays font peur quant au devenir de la société, surtout que les victimes se comptent même parmi les ascendants ou les parents des agresseurs. En outre, aucune catégorie sociale n'est épargnée par ce fléau qui tend à sortir de la catégorie des faits divers, tant que des cas sont enregistrés quasi-quotidiennement, notamment dans les grandes agglomérations urbaines du pays. L'agitation est devenue incontrôlable chez l'Algérien, connu, du reste, pour avoir «le sang chaud», une «notoriété», dont se targuent malheureusement, certaines personnes qui y voient un signe de bravoure. Il suffit de constater le nombre de bagarres qui se déclenchent quotidiennement dans le même quartier ou entre des bandes issues de cités voisines pour se rendre compte du seuil alarmant atteint par le fléau de la criminalité. Pour la moindre des choses, nos jeunes font usage d'arme blanche créant des scènes horribles et semant la peur au niveau des espaces urbains. «Nous avons peur pour nos enfants, tant la violence est devenue une banalité. Les jeunes ne craignent pas de porter des couteaux et de les utiliser dans la moindre des querelles. Il est urgent de trouver des solutions pour juguler ce fléau !», disent des habitants de la cité des 400 logements de Tixeraïne, dans la commune de Birkhadem. «Il y a quelques semaines, une bagarre générale a éclaté entre des jeunes armés de couteaux. Il a fallu une intervention musclée des services de sécurité pour que le calme revienne dans la cité, où des familles entières ont été effrayées. Et ce n'est pas fini, puisque d'autres querelles peuvent survenir de temps à autre», ajoutent nos interlocuteurs. D'autres batailles rangées ont éclaté, il y a quelques semaines, dans le quartier de Aïn Melha, à Gué de Constantine, pour une histoire de parking de voiture. Les nouvelles cités, où sont relogées des familles de différents bidonvilles de la capitale, connaissent souvent des bagarres se soldant par des blessés et parfois des morts en raison du recours à l'arme blanche. Les autres régions du pays ne sont pas épargnées par ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Même les milieux ruraux dont les habitants étaient connus jadis par leur esprit calme, sont «contaminés» par la criminalité. Des jeunes n'hésitent même plus à commettre des crimes contre leurs ascendants, cousins ou autres parents proches. Suite à des malentendus sur l'héritage ou le partage de la terre, par exemple, des frères s'entretuent froidement, foulant, ainsi, les valeurs ancestrales de respect et de retenue, qui faisaient, auparavant, des repères incontournables dans le mode de vie en milieu rural.