Initiative ■ Amnesty international (AI) veut inciter le gouvernement à engager une nouvelle approche plus susceptible de protéger davantage les femmes contre ce phénomène. «Nous avons demandé une audience au Premier ministre Abdelmalek Sellal et nous attendons la réponse», a expliqué la directrice du bureau d'AI d'Alger. «Au pire des cas, c'est-à-dire si nous n'avons pas une réponse, nous allons déposer auprès de son département une pétition contre les violences sexuelles, signée par environ 200 000 personnes à travers le monde», a ajouté Hassina Oussedik . Cette ONG réclame tout simplement une loi pouvant contrecarrer efficacement toutes formes de violences sexuelles à l'encontre des femmes. Autrement dit, un cadre réglementaire pouvant condamner les agresseurs qui doivent être traduits en justice mais au même temps protéger les femmes violentées. «L'Algérie n'est toujours pas dotée d'une loi spécifique pour lutter contre les violences liées au genre, malgré une demande de longue date des associations algériennes de défense des droits des femmes», lit-on sur le document qui a été transmis aux journalistes lors d'une conférence de presse organisée hier à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes célébrée le 25 novembre de chaque année. En effet, cette organisation demande aux décideurs la révision des textes juridiques relatifs au viol sexuel. «L'Algérie a encore du chemin à faire en matière de lutte contre ce fléau, mais il faut commencer et surtout oser briser ce silence...», a exhorté cette même intervenante. Elle revient longuement sur les dernières dispositions prises par le gouvernement en matière de lutte contre ce phénomène. «En dépit des mesures positives prises et du progrès enregistré en la matière, il n'en demeure pas moins que ces dernières restent «fragmentaires» , «symboliques» et «insuffisantes» pour éliminer toutes formes de violences sexuelles et notamment le viol conjugal non encore reconnu comme une infraction pénale. Plusieurs exemples de violence ont été cités par l'oratrice qui rappelle le cas des femmes violentées et violées au Sud et durant la tragédie nationale. Sur ce point, elle dira que «le décret 14-26 prévoit uniquement une indemnisation financière pour les victimes de viols sans leur accorder la moindre réparation». L'autre faille dans la législation que l'ONG a relevée est liée à l'arrêt des poursuites juridiques pour l'auteur du crime en cas de pardon de la victime ou s'il l'épouse.