Ordonnance - Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a nommé un gouvernement de «cohésion nationale» autour de son Premier ministre Augustin Matata Ponyo qui a été reconduit... C‘est ce que rapporte une ordonnance lue ce lundi matin à la télévision publique congolaise. Cette nomination met fin à un long suspense qui, selon les milieux d'affaires, a cruellement entravé l'action du gouvernement, le cabinet sortant s'étant retrouvé en position d'expédier les affaires courantes pendant plus d'un an. Ce gouvernement, qui fait une petite ouverture en direction de certains partis d'opposition, reste dominé par la majorité présidentielle. Il répond à une promesse faite par M. Kabila en octobre 2013 à l'issue des «concertations nationales», forum politique qui avait réuni des représentants de la majorité présidentielle, de l'opposition et de la société civile. L'ouverture politique se fait essentiellement en direction du Mouvement de libération du Congo (MLC), le deuxième parti de l'opposition au Parlement, dont le chef Jean-Pierre Bemba est jugé à la Cour pénale internationale à La Haye, et qui avait accepté de jouer le jeu des concertations nationales, ainsi que de la formation du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, qui compte quatre députés à l'Assemblée nationale. Le nouveau gouvernement fait entrer quelques personnalités de la société civile mais marque aussi le retour de poids lourds de la majorité présidentielle, au premier rang desquels Evariste Boshab, ancien président de l'Assemblée nationale, et secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la formation du chef de l'Etat, numéro deux du gouvernement avec un poste de vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Alexis Thambwe Mwamba, ancien ministre des Affaires étrangères évincé en 2012 lors de la formation du premier gouvernement Matata revient au cabinet à la Justice, tout comme Olivier Kamitatu, qui retrouve le ministère du Plan. Henri Yav Mulang, directeur de cabinet adjoint de M. Kabila arrive à la tête du ministère des Finances. La majorité des nouveaux entrants au gouvernement comme vice-Premiers ministres ou ministres sont membres du PPRD ou de la Majorité présidentielle. Le nouveau gouvernement réussit néanmoins à débaucher un député de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le premier parti de l'opposition en proie aux déchirements interne : Daniel Madimba Kalonji, qui obtient un petit ministère (Recherche scientifique).