Résumé de la 84e partie ■ D'avoir sali la réputation du représentant de Dieu n'était pas suffisant pour Angèle Pelletier : elle voulait faire chasser Claire. Le lendemain, une nouvelle stupéfiante parvenait au village : le poissonnier marseillais qui faisait le marché de Villefort avait été assassiné ! Un bûcheron avait trouvé son corps étendu devant sa camionnette, près du torrent de Maupas. Il avait été tué d'un coup de couteau dans le dos. Toute la contrée s'était interrogée. S'agissait-il d'un crime crapuleux ? C'était peu probable. La victime portait sur elle une grosse somme d'argent - sans doute sa recette de la matinée - qui n'avait pas été dérobée. Et le couteau qui l'avait tué était celui dont se servait le poissonnier pour débiter son poisson. Crime passionnel, alors ? L'homme n'avait rien qui pût inspirer une passion... Crime d'un fou ? Vengeance ?... La gendarmerie piétinait dans son enquête lorsque le brigadier-chef avait reçu une lettre anonyme ainsi libellée : Allez donc demander à la bonne du curé de Saint-Firmin ce qu'elle faisait sur le chemin du torrent de Maupas le jour et à l'heure du crime... Le brigadier avait d'abord haussé les épaules : le poissonnier avec la bonne du curé ! C'était grotesque ! Il y avait vraiment des gens qui ne manquaient pas d'imagination... Mais comme les jours passaient sans apporter d'éclaircissements sur l'affaire, le brigadier s'était tout de même décidé, par acquit de conscience, à aller trouver le curé. Quand il avait expliqué l'objet de sa visite en affirmant au prêtre que ce n'était là qu'une simple formalité, ce dernier avait eu du mal à dissimuler son émotion. Il s'était soudain rappelé le visage bouleversé de Claire quand elle revenait du marché de Villefort... Se pouvait-il qu'il existât un rapport entre le désarroi de sa servante et le fait d'aller acheter du poisson ? Ou, plus précisément, avec le fait de rencontrer le poissonnier ? Celui-là même qu'on venait d'assassiner, près de la commune, de surcroît... Devant tant d'incertitudes, le prêtre s'était résolu à faire venir Claire. Lorsque le brigadier avait vu arriver la bonne dans sa robe de cotonnade noire, les cheveux tirés en arrière et enserrés dans un filet, les yeux pudiquement baissés, il s'était senti assez gêné. L'interrogatoire avait tourné court. Claire avait répondu calmement qu'elle connaissait le marchand comme tout le monde, pour lui avoir acheté du poisson à plusieurs reprises. Mais elle ne l'avait jamais vu en dehors de ces occasions. Le brigadier n'avait pas insisté et il était reparti avec la conviction que la bonne était innocente et que la lettre anonyme n'était qu'une mauvaise farce. Mais ce soir-là, après le dîner, Claire avait annoncé à l'abbé Plançon : — Monsieur le curé, je vais vous quitter. — Pourquoi ? Vous ne vous sentez pas bien, ici ? — C'est justement parce que je me sens trop bien qu'il faut que je parte. Je ne veux pas vous causer de tort. Les gens... A suivre