Appréhensions ■ Certains spécialistes alarmistes n'ont pas caché leur inquiétude quant aux perspectives du secteur en signalant que tous les voyants sont au rouge. D'autres, en revanche, restent optimistes et prévoient un retour à la normale. L'économiste M'hamed Hamidouche a indiqué que les prix du pétrole peuvent continuer à baisser, mais ils ne pourront pas descendre sous les 60 dollars le baril «car nous ne sommes pas en situation de crise», a-t-il estimé, précisant que «ceci n'aurait pas un grand impact sur l'Algérie dans le cas où elle n'augmenterait pas ses dépenses». Evoquant les raisons de cette baisse, il expliquera qu' il s'agit d'un marché dopé par les quantités stockées en cushing dû à l'excédent de la production américaine à cause du pétrole de schiste. En conséquence, il y a lieu de s'attendre à un retour à la normale à la fin du 1er trimestre 2015, où le brent sera établi à nouveau autour de 100 dollars. Le prix dépend de certains facteurs endogènes et d'autres exogènes. Le premier facteur endogène est lié à la politique monétaire américaine, qui permet et fixe les prix ou la quotation du dollar par rapport aux autres monnaies. Le 2e facteur est lié à l'innovation industrielle, cela veut dire exploitation, par l'utilisation de nouvelles techniques, telles que la facturation hydraulique. Le 3e facteur est économique et est lié au phénomène de croissance. En effet, plus il y a la croissance plus il y a la demande du pétrole. Le 4e facteur exogène est un facteur géopolitique lié aux risques et tensions au Moyen orient et la vente en état du pétrole en dehors de l'Etat comme en Libye, au Kurdistan et en Syrie et en Irak (Daech). Du côté de nos officiels en tout cas, ce problème n'a pas l'air de les alarmer et est loin de bouleverser la norme. Plus explicites, les hauts responsables du gouvernement se sont montrés rassurants quant aux incidences de la chute du pétrole sur l'économie nationale. Les programmes de l'actuel quinquennat seront-ils biaisés ? s'interrogent de nombreux Algériens. Sur ce point et au sujet le plus épineux lié au logement, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville vient de soulager les milliers de souscripteurs algériens qui attendent depuis des années un logement. Pour le premier responsable du secteur, cette question est tranchée. «Pas de répercussions négatives sur la réalisation des programmes d'habitat prévus durant le prochain quinquennat», a affirmé Abdelmadjid Tebboune. Même ton chez le ministre des Finances, Mohamed Djellab, qui a affirmé récemment que «l'Algérie est préparée à résister au choc du pétrole L'Algérie a appliqué des politiques de prudence depuis un certain nombre d'années, en anticipant le payement de sa dette extérieure, en constituant des réserves de change et un fonds de régulation des recettes», a-t-il certifié. Dans cette même logique ,le ministre de l'Energie, Youcef Youcefi, a affirmé : «Nous avons des amortisseurs, par exemple le fonds des régulations des recettes (FRR) (...)» Cependant, la Banque d'Algérie tirait déjà la sonnette d'alarme. Dans son rapport annuel, elle notait que la baisse du prix du pétrole au premier trimestre 2014 avait tiré vers le bas les recettes d'exportations de l'ordre de 2,6%. De même le FMI met en garde l'économie algérienne me-nacée avec un baril inférieur à 100 dollars.