Les participants à une rencontre sur le chant Ahellil «Nomenclature et personnalités d'Ahellil» ont plaidé, samedi, à la préservation de ce genre artistique en tant qu'art lié intimement au patrimoine local. Des chercheurs universitaires et anthropologues ont, lors de cette rencontre organisée en marge du 8e Festival culturel dédié à ce genre culturel qui se tient depuis jeudi à Timimoun (Adrar), ont estimé que «ce genre artistique séculaire, exprimant les origines et traditions de cette région, mérite davantage d'efforts pour sa préservation». Dans sa communication intitulée «La promotion d'Ahellil du cercle local à la classe mondiale», Laïd Djellouli, (université de Ouargla) a mis l'accent sur «la nécessaire classification de ce legs immatériel, témoignant l'enracinement de l'identité de la nation». L'intervenant a suggéré, par souci de faire face aux dangers auxquels est exposé le patrimoine immatériel, le développement d'un important continu informatif en vue d'encourager la société locale à la protection et l'archivage du patrimoine culturel. Le chercheur, Abdallah Smaïli, (université d'Adrar), a mis à profit cette rencontre pour mettre en exergue le travail remarquable du cheikh Adda Mehmi, originaire de la région de Gourrara, dans la préservation d'Ahellil lors de son animation, durant 50 ans, des fêtes et veillées d'Ahellil, jusqu'à sa mort en 1995 à l'âge de 77 ans. Le Dr. Hadj Ahmed Seddik (université d'Adrar) , a, dans son exposé, mis en relief la danse d'Ahellil, à la faveur d'une étude sémiologique, la cohésion du cercle formé par ses exécutants, qui traduit la beauté et la sérénité de la spiritualité des textes chantés, dans une gestuelle cadencée au rythme des voix harmonieuses de la chorale orchestrée par le chanteur. De son côté, Khaled Abdelkrim a, dans son intervention, abordé l'interférence linguistique entre la poésie Zenati (variante amazighe) et celle arabe dans le corpus d'Ahellil, mettant ainsi en avant l'emprunt linguistique traduisant le croisement raffiné des langues arabe et amazighe dans la poésie d'Izelouane et les registres de langue dans le chant d'Ahellil.