Il était une fois une belle fille. Elle s?appelait Sara. Sara était belle comme l?aurore. Elle avait les dents blanches comme du coton au soleil. Elle avait un cou droit, une poitrine bien dégagée. Les perles qu?elle portait autour de ses reins chantaient et louaient sa beauté et son charme. Bref, Sara était tout ce qui peut évoquer chez un homme l?envie de la posséder, de l?épouser, de la garder jalousement au fond de sa maison. Quand Sara était enfant, elle avait un ami nommé Bani. Bani et Sara avaient grandi ensemble et étaient très proches. Le village les appelait mari et femme. Il s?était tissé une certaine connivence entre les deux familles ; elles s?assistaient mutuellement pour les bonnes et les mauvaises causes. Les deux enfants s?aimaient et, devenus grands, tout le monde au village comprit le sens de leur amour et on décida de les marier. Les noces furent célébrées avec la bénédiction de tous les parents et dans la joie des amis. Mais il y avait une seule personne qui n?avait pas pu contenir sa jalousie vis-à-vis de ce jeune et beau couple ; il s?agit du sorcier Mahjoub. Mahjoub était très fort dans l?art occulte. Il avait comme compagnon de tous les jours Satan en personne. La présence de ce compagnon de malheur se manifestait par les faits suivants : Mahjoub était survolé par le vautour à la couronne blanche. Il avait toujours les yeux rouges et ne dormait jamais le jour. Lorsque les noces furent célébrées, Mahjoub entra en action. Sara eut, la nuit conjugale, de terribles maux de tête. La deuxième nuit, les maux de tête persistèrent ainsi que la troisième et la quatrième nuits. A la cinquième nuit, aux violents maux de tête s?ajoutèrent des maux de ventre que Sara ressentait jusque dans le dos et dans les hanches. Elle transpirait, criait, pleurait, souffrait. Sara fit appeler sa mère à qui elle tint ce langage : «Mère, peux-tu m?aider à trouver un remède à mes maux ?» (à suivre...)