RéSUMé : Karim n'a pas le temps de boire son café que son père l'appelle, énervé, et exige de lui de retirer ses affaires de la voiture. Amina arrive et propose d'aider Karim à emménager, il accepte. Seulement il ne peut s'empêcher de la crier, tant elle était agaçante à le traiter de mendiant, de sans-abri ou d'orphelin. Cependant, Karim, séduit, la complimente. Celle-ci lui affirme qu'elle n'est pas indifférente à son charme, mais voudrait savoir s'il était sérieux… Surpris par sa franchise qui me rendait si heureux, je souriais ouvertement et lui affirmais : - J'apprendrai à te connaître et je te le demande maintenant : veux-tu être ma bien-aimée ? - Quoi ? - Tu sais bien… Se parler à cœur ouvert… être ensemble pour rire et pleurer… Et quand on grandira, peut-être on fondera un foyer... On se mariera… On aura… - Tu es fou de me dire ça ! Pourquoi penses-tu à ça ? Je ne sais même pas si je t'aime, tout ce que je sais c'est que tu es beau garçon, et… Mais de quoi tu parles ?! - Désolé, je dis parfois tout haut ce qui me passe par la tête. - Bon, je suis d'accord ! - Quoi ? - D'accord ! On sera des amoureux ! - Je suis fou de joie, tu représentes tout le bonheur qui manquait à me faire revivre ! - Arrête de dire des choses pareilles ! - Oh, excuse-moi ! - Je dois y aller, on se reparlera plus tard ! - Oui soleil de ma vie. - Arrête ! - C'est trop tôt pour être condescendant ? - Arrête, c'est tout. Je la contemple partir, le sourire aux lèvres, les yeux sombrant dans ce qu'on dénomme l'amour… je crois… Je me tourne pour affronter la “baleine”, heureusement qu'elle était encore endormie, elle et son petit, ce qui me permit d'aller discrètement dans ma chambre, y déposer mes affaires. Heureusement que ma chambre était restée exactement la même. Je ne défais pas mes valises, étant donné que je voulais calmer les gargouillements de mon estomac. J'entre dans la cuisine, tout est crasseux, la vaisselle encombre l'évier, la poubelle déborde. Pour démarrer du bon pied, je décide de faire un peu le ménage et m'attirer les bonnes grâces de ma marâtre. Non habitué à la tâche ménagère, je m'emmêle les pinceaux, mais après je m'habituais et rendit la cuisine étincelante. Enfin, je prépare le café et me prends une chaise pour rassasier mon appétit avec du pain rassis, car il n'y avait rien dans le réfrigérateur. Apparemment se nourrissent-ils de boîtes de conserve ?! Je me demande si je vais survire ! A peine ai-je effleuré la tasse de bon café des lèvres que les hurlements de ma belle-mère retentirent. Je laisse glisser de mes mains la tasse qui me brûle le poignet. La “baleine” est bel et bien réveillée. Mais au lieu de me féliciter pour mes efforts surhumains à remettre en ordre une cuisine qui ressemblait à un dépotoir, elle me regarde avec mépris et m'ordonne : - Sors d'ici sale rat ! C'est ma cuisine ! Je t'interdis d'y remettre les pieds. Tout en mettant ma main légèrement brûlée sous l'eau froide du robinet afin d'atténuer la douleur, je lui rappelle, excédé et n'ayant plus peur des représailles : - Je suis ici chez moi ! Vous êtes le rat qui squatte MA maison. Vous êtes si… vous êtes si sale, fainéante, dépourvue d'amour-propre... Vous vivez dans une poubelle et ça vous est égal… - Tu es qui pour me dire ça ? Tu parles beaucoup trop ! - Je suis Karim ! Le fils de Houda… Ma mère, avocate, qui a su faire briller cette maison, régler les injustices du monde et m'éduquer moi et mon frère d'une manière irréprochable. Tout cela en nous gardant en bonne santé, en nous mijotant de bons et sains plats, pas comme votre effronté de morveux nourri de repas froids, compensant la vacuité de son âme ! J'ai dit tous les mots qui me passaient par la tête, sous le feu de la colère. Désespérément, je rabaisse mes épaules quand je m'aperçois que mon père qui venait de rentrer avait tout entendu de mon élan de sincérité, et me foudroie du regard, irrité. Soudain, ma belle-mère commence à gémir, faisant semblant de pleurer. Médiocre actrice ! Aucune larme n'est versée, mais les sillons sur son visage sont plus laids que les mensonges qu'elle conçoit. Elle hurle sur mon père : - Tu vois ce que tu m'as ramené : un insolent qui a les chevilles qui enflent, et qui m'insulte en me traitant de rat ! Et toi qui disais hier que tu étais sévère en le laissant dehors ! À cause de toi c'est moi qui paye le prix de ta retenue. - Ce n'est pas vrai, ce qu'elle dit est faux papa ! J'essaie de m'expliquer pour mon comportement inapproprié, mais mon père me hurle de sortir en exigeant au passage que je ramasse les tessons de verre de la tasse que j'ai cassée. Je me penche pour exécuter les ordres, c'est ce que fais tout prisonnier qui désire que sa peine soit écourtée pour bon comportement, mais là je suis chez mon père, et sa clémence est inexistence. (À suivre) H. B.