Optimisme ■ Ramtane Lamamra, qui chapeaute la médiation internationale sur la crise au Mali, s'est montré relativement optimiste quant à la possibilité d'aboutir à un accord de paix lors des prochaines négociations intermaliennes. Tout en concédant que la situation sur le terrain était «difficile», le ministre des Affaires étrangères a estimé que s'annonçait «le début de ce qui devrait être un sursaut collectif et qualitatif pour la conclusion du processus d'Alger, à savoir un accord de paix et de réconciliation». «Il n'y a pas d'avenir dans la confrontation, mais plutôt dans la fraternité, la réconciliation et la conjugaison des efforts pour relever les défis de développement dans cette zone difficile (...)», a souligné Ramtane Lamamra. La réunion entre le gouvernement malien et l'équipe de médiation internationale du dialogue intermalien qui s'est tenue hier à Alger a d'ailleurs été qualifiée de «rencontre cruciale» par M. Lamamra. L'équipe de médiation internationale du dialogue intermalien a appelé les parties au conflit à tirer profit des négociations d'Alger comme «opportunité unique et historique» permettant de mettre fin à la crise qui secoue le pays et parvenir à un accord global et définitif qui relancera le développement au Mali. Le haut responsable de l'Union africaine (UA) pour le Mali et la région du Sahel, Pierre Buyoya, a mis en exergue l'importance de la prochaine étape du processus d'Alger qui constitue une «opportunité historique» permettant de parvenir à des solutions définitives à la crise du nord-Mali. Le responsable a salué le gouvernement malien et les mouvements activant dans le nord du Mali pour la confiance accordée à l'équipe de médiation internationale. Il a souligné que la visite du Premier ministre malien Modibo Keïta en Algérie pour prendre part à ces réunions préparatoires «devrait dynamiser les efforts de médiation». Pour sa part, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Hamdi Mongi, a estimé que les négociations d'Alger étaient «une opportunité unique et historique qui permettra aux belligérants de trouver des solutions radicales et définitives à la crise au nord du Mali. «La paix et la sécurité doivent être réalisées par les maliens eux mêmes», a souligné le responsable onusien. Le Premier ministre malien Modibo Keïta avait réitéré lors de la réunion la disponibilité du gouvernement malien à soutenir les efforts de la médiation pour parvenir à un accord global de paix et de réconciliation «dans les plus brefs délais». Il a dans ce sens estimé que le facteur temps était un autre défi à relever et que le peuple malien était le seul perdant en cas de non aboutissement à un accord. M. Modibo s'est dit «convaincu de tout mettre en œuvre pour la restauration de la paix et la sécurité au Mali», soulignant que les parties prenant part au dialogue en cours à Alger le sont dans le cadre d'un «dialogue entre frères et non d'une confrontation entre adversaires». L'équipe de médiation, présidée par l'Algérie, compte l'UA, l'ONU, l'Union européenne (UE), l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Vendredi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait menacé de sanctions internationales ceux qui reprendraient les hostilités.