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Histoires vraies
La petite fille de la jungle (1re partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 09 - 2004

Premier acte : Singapour, en 1942. Malgré les premières bombes japonaises, la ville, ce matin-là, se réveille confiante. Elle est approvisionnée, armée, fortifiée. Dans le port, le plus puissant navire du monde : le «Prince of Wales».
La foule élégante qui emplissait les hôtels fait maintenant la queue devant les bureaux du service d'évacuation... Avec flegme toutefois, à l'anglaise. Dans cette foule, il y a cependant un homme inquiet : le sergent Hertog. C'est un sergent de l'armée hollandaise, venu en permission rejoindre sa femme et la plus jeune de leurs trois enfants, Bertha, qui a cinq ans. Il les avait envoyées à Singapour, la ville étant réputée imprenable, les y croyant plus à l'abri qu'à Java où ils habitent. Mais maintenant, le sergent Hertog est pris d'un doute. Il préfère retourner à Java où se trouvent ses deux autres enfants et où la petite Bertha est née.
Vers dix heures et demie, le sergent Hertog quitte les services d'évacuation et saute dans un taxi : «Ces Anglais sont incroyables», pense-t-il. Alors que la ville est menacée, ils refusent de monter sur un paquebot parce qu'il s'appelle «Empress of Japan».
Le sergent Hertog, lui, n'a pas refusé les quatre places qu'on lui proposait.
Lorsqu'il arrive à son hôtel, il retrouve sa femme, va chercher dans le jardin Bertha et Che Aminah, la nurse malaise. Quelques instants plus tard, ils sont enfermés tous les quatre dans une chambre.
Mme Hertog est assise sur le lit... Elle pleure. Tandis qu'on entend des bruits d'eau dans la salle de bains où Bertha lave sa poupée, Hertog marche de long en large. La nurse, assise sur une chaise, l'écoute.
«Ça va être le déchaînement de l'enfer, dit Hertog en s'adressant à elle. Nous allons partir pour Java... Dieu sait si nous arriverons, Dieu sait ce qui nous attend là-bas ! Vous êtes Malaise, musulmane, vous ne craignez rien des Japonais. S'il nous arrivait quelque chose à ma femme et à moi, emmenez Bertha. Cachez-la, soignez-la comme votre enfant, et surtout ne l'abandonnez jamais.
? Bien, monsieur», répond la nurse malaise.
Mme Hertog s'est levée brusquement. Elle a saisi les mains de la nurse.
«Il faut le jurer... Il faut jurer de ne jamais l'abandonner.
? Je vous le jure.»
Le sergent et Mme Hertog, l'enfant et la nurse malaise embarquent sur l'«Empress of Japan» et débarquent à Java... Quelques jours plus tard, les Japonais y débarquent. La nurse malaise réussit à s'enfuir dans la jungle avec la petite Bertha.
Deuxième acte : huit années plus tard. La guerre est finie depuis longtemps. Mme Hertog attend, anxieuse, dans le bureau du consul de Hollande à Singapour. Elle va revoir, pour la première fois, sa fille Bertha qui a maintenant treize ans, et qui, jusqu'à présent, a échappé à toutes les recherches.
Pour retrouver Bertha, Mme Hertog vient de quitter précipitamment la Hollande où elle habite avec son mari et six autres enfants : les deux enfants nés avant Bertha et quatre autres nés depuis. Dans la petite maison de briques rouges de Bergen-Op-Zoom où vit la famille Hertog, on n'a cessé de parler de Bertha.
Une employée du consulat passe la tête : «Le taxi vient d'arriver, madame... Une minute de patience.»
De la patience, Dieu sait qu'elle en a eu depuis huit années... Ce n'est qu'il y a quelques semaines, le 15 mai 1950, qu'un fonctionnaire européen à Java a appris qu'une fille aux cheveux châtains, aux yeux bleus, habitait dans un village de son district. Il est allé voir l'enfant et a découvert une souriante jeune fille de treize ans, châtaine aux yeux bleus... musulmane et vêtue d'un sarong. Bertha parlait malais et semblait avoir oublié sa langue maternelle. C'était une paisible petite paysanne qui travaillait dans les rizières.
Bien sûr, Che Aminah, la nurse malaise, veillait toujours sur elle. Vieillie, elle souriait tandis qu'on interrogeait Bertha qui, à tout bout de champ, l'appelait «maman».
«Voulez-vous retrouver vos parents ? demandait le fonctionnaire.
? Non.» (à suivre...)


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