Résumé de la 69e partie ■ Pendant la réunion, Charlotte se remit a penser à l'enfance de Jonathan. Et il se lançait dans un petit exposé, s'efforçant ainsi de combler le gouffre qui le séparait de ces deux adolescents qu'il ne comprenait pas. Riche, célibataire et sans enfants, Robert Sutherland avait quarante ans lorsqu'il s'était rendu en Ecosse, à la recherche de ses racines. Mais faute d'avoir pu les retrouver, il y avait semé une graine. C'était étonnant de voir à quel point Jonathan ressemblait à son père aujourd'hui. Il ne restait aucune trace de l'adolescent rebelle et chevelu traqué par le FBI pour «piratage». A présent, il travaillait pour eux, et c'était lui qui leur montrait comment faire pour pincer les pirates d'envergure internationale. «Tu vas avoir quarante ans, cette année, Johnny, avait-elle failli lui dire. Et qui sait où va te mener le démon de la quarantaine? Entre quels bras... ?» Soudain, elle réalisa qu'autour d'elle les gens commençaient à s'impatienter. Avaient-ils deviné qu'elle cherchait à gagner du temps en récapitulant des faits qu'ils connaissaient déjà ? Elle jeta un coup d'œil à l'horloge. Depuis combien de temps étaient-ils en réunion ? Est-ce que dix minutes suffiraient à Jonathan pour installer des micros dans tous les bureaux ? Il avait aussi emporté une caméra. Mais pour quoi faire ? — Très bien, dit-elle. A présent, nous allons définir un plan d'action. Desmond, tu vas convoquer tous nos VRP et les prier de se rendre personnellement chez chacun des revendeurs du secteur pour recueillir leurs impressions. Ont-ils remarqué quelque chose de suspect ? Y a-t-il des clients qui se sont plaints des produits Harmony ? — Charlotte, dit-il, en se renfrognant derrière ses lunettes de soleil. C'est aux gars du FBI de faire ça, pas à nous ! — Je tiens absolument à ce que nous menions notre propre enquête, Des. Il se peut que l'un d'entre eux ait remarqué quelque chose d'anormal, des paquets dont le scellé de garantie aurait été ouvert par un client, ou autre chose encore. Elle se tourna ensuite vers Margo et fit une pause, afin de voir si Jonathan lui murmurait le signal convenu. — Margo, je vais faire une déclaration à la presse, demain à la première heure. Je veux que tu convoques le plus grand nombre possible de journalistes. Margo ne répondit pas. Margo ne recevait d'ordres de personne, et encore moins de Charlotte, qui, bien que PDG, était de trente ans sa cadette. Charlotte jeta un nouveau coup d'œil à l'horloge. Elle remarqua que Knight regardait lui aussi l'horloge. Toujours pas de signal de Jonathan. Desmond se leva. — Si vous voulez bien m'excuser... A suivre