Portrait René Vautier apparaît comme une figure distincte, représentative, voire typique du cinéma engagé. Très jeune, il s?est engagé par l?image aux côtés des peuples bafoués par l?impérialisme et le colonialisme, dans le militantisme pour la liberté et les droits de l?Homme en tant qu?individu. Et c?est en ces termes, «écrire l?histoire, tout de suite», que René Vautier, rebelle et résistant, a combattu et combat l?arbitraire, l?oppression, l?inégalité et les injustices. Il a lutté contre le colonialisme et, plus tard, contre le capitalisme. Son combat, voire son militantisme opiniâtre pour la vérité, donc pour la liberté, lui a valu nombre d?inculpations et blessures physiques et morales. «Je montre en image ce que les pouvoirs cachent», dit René Vautier, ajoutant : «Je montre ce que j?ai vu et ce que l?autre a vécu.» Malgré la censure à laquelle il est confronté, René Vautier continue de filmer, de montrer, de dire pour dénoncer des pratiques, lever le voile sur des attitudes et des intentions. Né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer, Finistère (France), il s?engage très jeune (16 ans) dans le maquis. Farouche partisan du Parti communiste, René Vautier ne cessera jamais, caméra à la main, de militer dans les pays dominés et asservis, tant en Algérie, en Afrique qu?en Bretagne, afin de dénoncer les contradictions des systèmes en place. Il réalise son premier film en 1950 : Africa 50, qui montre les souffrances et les malheurs des peuples africains encore sous le joug du colonialisme ; il est immédiatement censuré. René Vautier est condamné à un an de prison. Mais René Vautier ne baisse pas les bras. En 1950, il s?engage aux côtés du FLN et rejoint le maquis algérien avec sa caméra. Une nation, l?Algérie, lui vaut d?être poursuivi pour atteinte à la sécurité de l?Etat, car il affirmait que les trois départements qui formaient alors l?Algérie seraient un jour une nation indépendante. Plus tard, René Vautier luttera sur d?autres fronts : la Rhodésie, les luttes sociales en France? et, sans trêve, il donnera la parole aux oubliés de l?Histoire. Mais son c?ur est resté en Algérie où il ne cesse de revenir pour rapporter, aujourd?hui encore, de nouveaux témoignages.