Résumé de la 204e partie n Harmine et Mme Barclay se rendent au Club des dames chic. Le cœur d'Harmonie bat fort.... Elle sait que la mère de Gideon n'aime pas les femmes de couleur. Je croyais rêver et je songeai : « Comme j'ai de la chance que la mère de Gideon me témoigne une telle gentillesse.» C'est alors que j'entendis une femme qui chuchotait à sa voisine - Je croyais que cet endroit était bien fréquenté. Et je réalisai que toutes les femmes présentes étaient en train de me dévisager. Mais la mère de Gideon semblait sourde et aveugle. Lorsque nous arrivâmes à notre table, Olivia s'y trouvait déjà. Je ne m'attendais pas à la trouver là. Olivia souriait, mais ses yeux semblaient dire Je ne vous pardonnerai jamais. Mais je ne m'attendais C'est alors que je compris ma méprise. En voyant la façon dont Fiona, Olivia et toutes les autres femmes présentes étaient habillées leurs jupes plissées toutes simples et leurs chandails blancs ou pastel, je réalisai que je devais détonner terriblement avec mon rouge à lèvres et mon vernis à ongles rouge vif, mes cheveux frisés et ma robe de cocktail parisienne. La fiancée de Gideon n'était qu'une sang-mêlé, une fille vulgaire et sans goût. La nourriture qu'on me servit m'était également étrangère. Nous commençâmes par des œufs de poisson - du «caviar » comme les appelait Mme Barclay - et je fis l'erreur de me servir plusieurs cuillerées pleines à ras bord, comme c'est la coutume en Chine pour honorer la maîtresse de maison. Puis vinrent les artichauts, mets que je n'avais jamais mangé. Une dame qui se trouvait à ma droite se tourna vers moi et me dit en souriant : - Mais dites-moi, mademoiselle euh... - Je m'appelle Harmonie. - Jouez-vous au bridge ? Je ne sus que lui répondre. - Jouez-vous au tennis? Je secouai la tête. Si bien qu'elles se mirent à bavarder entre elles, m'ignorant totalement. Elles parlaient d'autres membres du club, de vacances, de films ou de livres, autant de sujets qui m'étaient inconnus et que je ne pouvais aborder. Puis ma voisine de gauche me dit - Où disiez-vous que vous habitiez, ma chère ? Comment aurais-je pu lui répondre: «Au-dessus du Joyeux Blanchisseur»? Ou même à Chinatown ? Je dis: - Jackson Street. - Ah ! Mais alors vous êtes voisine des Lovecraft? Ils habitent Jackson Street, près de Brodenck. Je réalisai qu'elle voulait parler d'une autre Jackson Street, située dans un quartier chic, et non pas à Chinatown. - Je ne les connais pas, dis-je. Une autre dame dit: - Vous avez un accent absolument délicieux, ma chère. D'où êtes-vous originaire, si ce n'est pas trop indiscret ? - De Singapour. - Ah, mon mari et moi y sommes justement allés il y a trois ans. A suivre