Munich submergée par les réfugiés Saturation - Les capacités maximales d'accueil de la capitale bavaroise, Munich, ont été atteintes. La chancelière a décidé de fermer provisoirement ses frontières. La chancelière allemande, Angela Merkel, après avoir fait montre de générosité, a finalement effectué une volte-face en raison notamment difficultés logistiques croissantes pour accueillir les demandeurs d'asile. Munich, principale porte d'entrée en Allemagne, est proche de la saturation, avec 63 000 réfugiés en deux semaines arrivant par les Balkans et l'Europe centrale. Au cours de la seule journée de samedi, quelque 13 000 demandeurs d'asile ont été comptabilisés dans la capitale bavaroise -soit autant qu'un précédent record remontant au 6 septembre- et encore 3 000 de plus jusqu'à dimanche 16H00 (14H00 GMT). La ville est à «l'extrême limite» de ses capacités, selon les autorités locales : au cours du week-end, des dizaines de demandeurs d'asile ont dû dormir dehors sur des matelas isothermes et avec des couvertures, faute de place dans les foyers. Les autorités locales envisageaient même, avant la réintroduction des contrôles aux frontières, de réquisitionner le stade olympique de la métropole, où ont eu lieu les JO d'été de 1972, pour des hébergements. Ce «désordre» ne fait que renforcer les inquiétudes de nombreux Bavarois, qui se demandent comment leur paisible et...riche région pourra supporter ces arrivées massives de demandeurs d'asile. Le maire social-démocrate de Munich, Dieter Reiter, a notamment révélé, hier, que les capacités d'hébergement de sa ville avaient été atteintes. Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs dizaines de migrants ont été obligés de dormir à même le sol dans la gare centrale faute de place dans les centres d'accueil. Une première depuis le début de cette crise... Hier, des dizaines d'étrangers erraient sur les quais et devant les magasins. Angela Merkel avait juré que son pays allait pouvoir gérer l'afflux de 800 000 à 1 million de réfugiés potentiels cette année. «Wir schaffen das» («on va y arriver»), avait-elle promis. Mais la chancelière s'est aperçue au fil des jours que son serment relevait plus de la méthode Coué que de l'analyse approfondie des capacités d'accueil de sa nation. Son «yes, we can» s'est ainsi transformé hier en «no, we can not»... «Franchement, on commence vraiment à avoir du mal à faire face. La meilleure volonté du monde ne fait pas tout...» Cette volontaire ne cache pas sa déception en prononçant ces quelques mots. Voilà plusieurs jours qu'elle ne ménage pas sa peine et son temps pour tenter d'aider les dizaines de milliers de demandeurs d'asile qui arrivent sans discontinuer à la gare de Munich.