l Le film «Les intrus» de Mohamed Foudil Hazourli, retraçant des faits historiques inspirés de la Révolution, a été projeté, lundi, à la salle Ibn Zeydoun (Riad-el-Feth), et ce, en clôture des premières Journées internationales du film féminin (Jiff). Produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), sur un scénario de Djamel-Eddine Merdaci, ce long métrage de 2h30 mn se penche sur l'histoire d'un ancien combattant algérien, enrôlé de force dans l'armée coloniale française pour combattre, aux côtés des forces alliées, l'ennemi allemand. A l'écran, Saci, dont le rôle est interprété par le comédien Walid Nader, apparaît dans la première scène au milieu de la bataille de Monte Cassino, où il perd une jambe. Malgré son engagement aux côtés de la France dans sa guerre livrée contre les forces allemandes, la police coloniale a arrêté son fils, Younès, soupçonné de soutenir les combattants algériens. Le film évolue dans un décor naturel, où les scènes alternent en suivant un cheminement parallèle à l'histoire du héros du film, qui s'efface ensuite pour laisser place à d'autres personnages. Malgré une réalisation classique, fondée sur une trame historique rehaussée par la beauté des décors et les grands plans, le film ne séduit pas en raison notamment d'un casting jugé trop léger, selon les premiers spectateurs. Le film pâtit, en effet, d'une interprétation plate et emphatique des comédiens qui, pour la plupart, signent leur entrée dans le cinéma à travers ce film. La prestation des comédiens manquant de spontanéité et de subtilité dans les gestes a été compensée par un langage dialectal approprié. Surlignée, la mise en scène n'a pas réussi à reconstituer des scènes dans un contexte colonial. Admettant ces lacunes, le réalisateur a expliqué que le budget de 120 millions DA, jugé réduit, ne permettait pas une meilleure mise en scène. L'absence de «Ciné-boutique» est, d'autre part, évoqué pour expliquer le recours à des décors qui ont manqué de restituer l'époque coloniale. Mohamed Foudil Hazourli a réalisé plusieurs films, dont «Essikhab» (Le Collier), son premier long métrage en noir et blanc réalisé en 1973. En 1976, le réalisateur avait marqué le cinéma algérien par son deuxième long métrage «Hizya» avant de récidiver avec «Douleur», qui met en scène les tragiques événements du 8 Mai 1945 lors desquels ont péri des milliers d'Algériens.