Résumé de la 284e partie n Voyant que Fiona était très malade et qu'il ne lui restait plus longtemps à vivre, je décidai de garder la lettre… Ouvrant les portes vitrées, elle tendit la main et en sortit une petite boîte carrée incrustée de marqueterie, à l'intérieur de laquelle on entendait rouler un objet. A ma grande surprise, elle la tendit à Iris. Naturellement, ma fille ne la regarda pas, ignorant que celle-ci lui était destinée. Mme Barclay secoua la petite boîte devant les yeux d'Iris jusqu'à ce qu'elle eût réussi à capter son attention, après quoi elle fit quelque chose d'étonnant. Sans cesser de tenir la boîte devant les yeux d'Iris, Fiona entreprit d'en faire coulisser l'un des côtés. C'est alors que je réalisai qu'il s'agissait d'un casse-tête, une invention japonaise que l'on trouvait partout à Chinatown mais que je n'avais personnellement jamais essayée. Juste au moment où j'allais dire à Mme Barclay que ma fille n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être un casse-tête, les yeux d'Iris se fixèrent sur la boîte. Fiona fit coulisser le deuxième côté d'une fraction de centimètre, tandis que ses doigts pressaient l'autre côté de la boîte et faisaient glisser un troisième côté. Ensuite elle fit coulisser les trois côtés pour les ramener à leur position originale, en suivant l'ordre dans lequel elle les avait ouverts, et la boîte reprit son aspect d'origine. Iris s'empara aussitôt de la boîte, la tourna et la retourna entre ses doigts, et, à mon grand étonnement, commença à faire glisser les trois côtés l'un après l'autre dans l'ordre qui convenait, comme si elle avait déjà manipulé cette boîte une centaine de fois. Puis, sous mes yeux stupéfaits, elle entreprit ensuite de faire coulisser les panneaux numéro quatre, cinq, six, sept sans hésiter, poussant d'un côté puis de l'autre, sans même prendre le temps d'examiner le bois, ou de réfléchir. Ses doigts se mouvaient avec une dextérité incroyable, comme animés d'une pensée propre jusqu'à ce que, sous mes yeux ébahis, elle réussît à ouvrir la boîte et à en repousser le couvercle, sous lequel se trouvait un bonbon. J'en restai muette de stupéfaction Jamais je n'avais vu Iris rester concentrée aussi longtemps jamais je n'avais vu ses yeux se fixer aussi longtemps sur un objet. Jamais je ne l'avais vue faire quoi que ce soit, et encore moins résoudre un casse-tête — La petite peut garder la boîte, dit Fiona en se laissant retomber dans son fauteuil. Et maintenant je vous demanderai de me laisser. Je suis très fatiguée. Je suis désolée mais je ne peux rien pour vous. — Non mais, jugez par vous-même ! s'écria Mme Fong en me mettant un pot de baume sous le nez. Je relevai les yeux et fis la grimace en apercevant la substance verdâtre — Qu'est-ce que c'est ? — Du Baume de Meiling, à ce qu'il paraît ! Madame Lee, il ne faut pas laisser passer une chose pareille. Mme Fong, une des inspectrices chargées du contrôle de qualité, était une perfectionniste qui prenait son travail très à cœur. A suivre