Résumé de la 283e partie n Je devais montrer la lettre à Mme Barclay pour lui prouver qu'Iris était la petite-fille de son mari. Je suis venue voir Mme Barclay, dis-je. La mère de Gideon — Fiona ne doit être dérangée sous aucun prétexte. Elle est souffrante et ne reçoit personne. Le regard d'Olivia se posa sur Iris et s'y attarda un moment. Bien que ma fille eût pu passer pour chinoise, il y avait indéniablement quelque chose d'américain dans sa physionomie. Olivia cherchait-elle la ressemblance avec Gideon ? — La femme de chambre va vous raccompagner, dit-elle avant de retourner à ses échantillons. Mais, pour y être montée quinze ans auparavant, je me souvenais où se trouvait la chambre de Fiona. C'est pourquoi, prenant ma fille par la main, je l'entraînai hors de la bibliothèque puis vers le grand escalier. Au premier étage, tout était toujours tel que je l'avais connu. Et lorsque la femme de chambre me fit entrer dans la chambre à coucher de Fiona et que je vis l'état de santé précaire dans lequel se trouvait la mère de Gideon, je compris pourquoi Olivia avait réussi à changer la décoration de la maison : Fiona Barclay avait cessé de descendre au rez-de-chaussée. Elle ignorait tout des changements qui y avaient été apportés progressivement par sa belle-fille. Olivia se débarrassait peu à peu du mobilier de Fiona, et, par la même occasion, de l'influence de Fiona. Fiona Barclay était assise dans un fauteuil près de la fenêtre qui dominait la baie. Elle n'avait que soixante ans mais elle en paraissait quatre-vingts. — Madame Barclay, dis-je, en me demandant si l'affection pulmonaire dont elle avait souffert toute sa vie ne s'était pas subitement aggravée. Elle se tourna vers moi. — Vous, dit-elle. Allez-vous-en. — J'ai besoin d'aide, madame Barclay. Dites-moi où se trouve Gideon. — Vous vous trompez si vous pensez que je vais accepter de vous aider. — Pourquoi me rejetez-vous ainsi ? — Parce que je me suis brouillée avec mon fils à cause de vous. A son retour de Panama, il y a quatorze ans, lorsqu'il a découvert que vous vous étiez mariée, il m'a dit les choses les plus horribles. Il m'a accusée d'avoir essayé de vous détourner de lui. Depuis lors, mon fils et moi sommes devenus des étrangers l'un pour l'autre. C'est à ce moment-là que j'aurais dû sortir la lettre de mon père et la lui montrer. Mais voyant que ses lèvres et ses ongles étaient violacés, je compris qu'elle avait le cœur malade et qu'il ne lui restait plus longtemps à vivre. Si bien que je laissai la lettre dans mon sac et décidai de retrouver Gideon par mes propres moyens. Juste au moment où j'allais partir, je vis ses yeux se poser sur Iris. — Quel est le problème avec la petite ? demanda Fiona. Elle est arriérée ? Sans me laisser le temps de répondre, Mme Barclay se leva de son fauteuil et, s'aidant de sa canne, s'ap-procha laborieusement d'une grosse armoire de bois sombre, richement sculptée. A suivre