Rendez-vous n Le film revisite à la fois dans un style et langage cinématographique décalé, se voulant drôle et pertinent, la première Intifada de 1987. Les 18 fugitifs, un film palestinien réalisé par Amer Shomali, a ouvert, hier à la salle El-Mougar, la 6e édition du Festival international du cinéma d'Alger, un rendez-vous entièrement consacré aux films engagés. Projeté en hors compétition, le film, qui mêle, avec beaucoup d'ingéniosité et de tendresse, souvenirs, archives et animation en 3D. Il raconte l'engagement d'un groupe d'activistes palestiniens, composé d'intellectuels et de militants qui décident de créer une coopérative laitière. Ils achètent alors 18 vaches dans un kibboutz israélien et les transfèrent en contrebande jusqu'à leur village en Cisjordanie. C'est là que commence l'aventure de ces apprentis éleveurs et de leurs vaches. Le défi est relevé. Et le succès est au rendez-vous. Le lait produit est distribué dans toute la région de Bethléem. Cela finit par attirer l'attention des autorités israéliennes, qui accusent la coopérative de menacer la sécurité nationale. C'est donc une vraie traque qui commence : les soldats jouent au chat et à la souris avec les ruminants qui, cachés et transférés sans cesse d'étables en foyers et de foyers en grottes, fuient leurs poursuivants déterminés à les trouver. Malgré les arrestations, la production clandestine de lait continuera pendant plusieurs années, grâce à la complicité de tous les habitants. Le lait de la coopérative entre dans la légende comme le «lait de l'Intifada». En effet, le film, un documentaire, revisite à la fois dans un style et langage cinématographique décalé, se voulant drôle et pertinent, la première Intifada de 1987 en donnant la parole aux militaires israéliens et aux activistes palestiniens, et à tous ceux dont la vie a été bouleversée par cette histoire. Ainsi, Les 18 fugitifs, un film coproduit par la France, la Palestine et le Canada, défend avec humour, intelligence et sincérité, la force de la résistance et le courage des individus.La soirée d'inauguration à laquelle a pris part le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a été marquée par un hommage rendu à la mémoire du cinéaste et documentariste Malik Aït Aoudia décédé en 2015. Dix-neuf films entre documentaires et longs métrages de fiction sont au programme de cette édition qui, se poursuivant jusqu'au 19 décembre, se déroulera simultanément à la salle El-Mouggar et à la Cinémathèque d'Alger. Le jury du film documentaire sera présidé par le cinéaste algérien Mehdi Alaoui et celui du long métrage par Belkacem Hadjadj. Le Festival international du cinéma engagé d'Alger consacre une place importante aux œuvres des jeunes cinéastes engagés en faveur des causes humanitaires, tiennent à préciser les organisateurs de cette manifestation. La commissaire du festival, Zahira Yahi, a souligné que «la qualité est le seul critère dans la sélection des films en lice», affirmant «l'importance des thèmes soulevés par les œuvres sélectionnées».