Résumé de la 298e partie n Quand Charlotte regardait les photos de M. Lee, elle se demandait pourquoi elle ne lui ressemblait pas… L'oncle Adrian était dans la maison, pendu au téléphone comme toujours, tandis que la tante Olivia, vêtue d'un sarong hawaïen, aidait la grand-mère de Charlotte à disposer les assiettes pleines de travers de porc et d'ailes de poulet marinées dans la sauce de soja et le gingembre. Il y avait plus de cinquante convives ce jour-là, qui riaient et buvaient en parlant de la guerre du Viêt-Nam et du Watergate. Pourtant, jamais Charlotte ne s'était sentie aussi seule. Parce que Johnny n'était pas là. L'oncle Gideon l'avait trouvée seule, en train de pleurer à chaudes larmes, sur le belvédère. —Pourquoi Johnny a-t-il dû partir ? avait-elle sangloté lorsqu'il lui avait demandé ce qui n'allait pas. Il ne devrait pas être obligé de retourner en Ecosse chaque été. Il est américain. Il devrait rester ici. — Est-ce qu'il t'a dit pourquoi il était contraint d'y aller ? Charlotte s'était mouchée dans le mouchoir qu'il lui avait tendu. — Johnny n'aime pas parler de ce qu'il ressent. — Mais lui as-tu posé la question ? Elle avait secoué la tête en silence, en songeant que le mois de septembre était si loin qu'elle allait mourir de solitude avant le retour de Johnny. — En as-tu parlé à ta grand-mère ? — Comment pourrais-je en parler à grand-mère ! Elle ne comprendrait pas ! — Vraiment ? avait-il dit avec un sourire patient. Elle me fait au contraire l'effet d'une femme très sage. Charlotte contemplait ses mains posées sur ses genoux, l'air morose. — Je ne peux vraiment pas lui en parler, elle ne comprendrait pas. — Hum, fit-il, il me semble pourtant que nous sommes en train de parler de peines de cœur ? — Si grand-mère savait, elle me tuerait. — Je ne crois pas qu'elle ait jamais tué personne. Et certainement pas à cause d'une histoire d'amour. Malgré elle, Charlotte avait souri. L'oncle Gideon avait toujours le mot pour vous réconforter. C'est pour cela qu'elle l'aimait tant. Sans compter qu'il était terriblement séduisant avec son visage hâlé, ses larges épaules, ses yeux gris qui s'accordaient si bien avec ses cheveux argentés. Et bien que Charlotte sût qu'il était très âgé — il avait dans les soixante ans —, elle trouvait l'oncle Gideon très attirant. — Mais grand-mère est très stricte, dit-elle dans un soupir. Si elle apprenait que je suis amoureuse de Johnny, elle m'interdirait de le voir. — Et Johnny... qu'en pense-t-il ? Quels sont ses sentiments pour toi ? Elle haussa les épaules. — Pour lui, nous sommes amis, rien de plus. A suivre