Résumé de la 299e partie n Malgré elle, Charlotte avait souri. L'oncle Gideon avait toujours le mot pour vous réconforter, c'est pour cela qu'elle l'aimait. Autrement dit, tu ne lui as pas avoué tes sentiments ? — Oh, non, bien sûr que non ! Pas avant qu'il ne m'ait avoué les siens ! — De temps en temps, Charlotte, il faut savoir prendre les devants. Parfois, quand on attend trop longtemps, on perd l'être aimé. — Tu veux dire que je devrais le lui dire ? Que je devrais dire à Johnny que je l'aime ? — Ce n'est pas exactement ce que je voulais dire. Il ne faut pas le lui dire trop brutalement. — Oh, je ne sais plus où j'en suis ! Quand je suis avec Johnny... — Charlotte, murmura doucement Gideon. Y a-t-il quelque chose que tu veuilles me dire ? Est-ce que Johnny et toi...? Elle ne comprit pas d'emblée où il voulait en venir. — Oh, mais non, oncle Gideon ! Pas du tout ! (Puis, levant vers lui des yeux pleins d'innocence, elle dit :) Crois-tu qu'il serait resté si je l'avais laissé m'embrasser ? Gideon s'était frotté la mâchoire d'un air dubitatif. — Je ne crois pas que ce soit la solution à ton problème. Il est encore trop tôt, Charlotte, pour songer à ce genre de choses. — Mais ma copine Mélanie a un petit ami et ils s'embrassent tout le temps. — Charlotte, dit-il lentement en choisissant ses mots avec soin. Est-ce que ta grand-mère t'a déjà parlé de...ces choses-là ? — Quelles choses ? — Eh bien, des choses de la vie. De l'amour. Des garçons. — Pourquoi le ferait-elle ? — Ah, dit-il. (Puis il répéta, d'un air pensif :) Ah. — Pourquoi faut-il que Johnny s'en aille, oncle Gideon ? Pourquoi m'abandonne-t-il chaque été ? — Peut-être essaye-t-il de trouver une solution. — Que veux-tu dire ? Gideon s'était assis sur le banc et il avait réfléchi en laissant le vent jouer dans ses cheveux gris, tandis que Charlotte attendait qu'il la réconfortât avec les paroles qu'elle voulait entendre. Et c'est ce qu'il avait fait : — Qu'est-ce que tu dirais d'un pique-nique ? Juste toi et moi. Dans le parc ? Demain ? Le lendemain, il était passé la prendre à l'heure convenue. C'était lundi, à l'heure du déjeuner. Charlotte avait remarqué que sa grand-mère était restée à la maison alors qu'en temps normal elle était déjà à l'usine. Elle y était tout le temps fourrée, même le soir et les fins de semaine, parce qu'il y avait toujours quelque chose à faire, à vérifier, à réparer, à planifier, et grand-mère voulait toujours avoir l'œil à tout. Mais ce jour-là, lorsque l'oncle Gideon arriva pour emmener Charlotte pique-niquer dans le parc, grand-mère se trouvait à la maison. A suivre