Résumé de la 301e partie n Comme à son habitude, l'oncle Gideon voulait faire une surprise à Charlotte, et cette fois, il s'agissait de quelque chose de très spécial… Puis, lorsqu'il avait sorti des valises du coffre de sa voiture, et deux passeports à l'intérieur desquels se trouvaient des billets de première classe, elle avait réalisé qu'il s'agissait d'une grande aventure. Il n'avait pas eu besoin de lui dire où ils se rendaient. Ils avaient embarqué à bord d'un avion de Singapore Airlines. Et après vingt et une heures de vol, durant lesquelles ils avaient joué aux cartes, regardé des films, dormi et mangé, ils étaient arrivés dans un paradis tropical en Technicolor. Ils étaient descendus à l'hôtel Raffles, où ils avaient pris deux chambres contiguës, puis étaient aussitôt partis à la découverte de la ville animée et bigarrée, où les agents de police postés aux carrefours portaient des uniformes blancs, et où les marchands d'oignons étaient accroupis sur les trottoirs avec leurs marchandises étalées à la vue de tous. Après avoir quitté les gratte-ciel et les routes modernes de Singapour, Charlotte et son oncle étaient allés explorer les petites ruelles étroites jalonnées d'échoppes, de restaurants de plein air, de boutiques. Gideon lui avait expliqué qu'il était venu deux fois à Singapour. — La dernière fois, avait-il dit, c'était avec ta grand-mère. Elle voulait me montrer la ville où elle était née. Ils s'étaient arrêtés devant une toute petite échoppe dont la devanture disait Wah Soieries, depuis 1884. L'oncle Gideon lui avait expliqué — Ta grand-mère est née ici, dans une chambre au premier. Charlotte connaissait déjà l'histoire car sa grand-mère la lui avait racontée — une histoire terriblement romantique : Mei-ling volant au secours du beau Richard Barclay, qui s'était fait attaquer par des bri-gands, puis le soignant en secret, et tombant éperdument amoureuse. Un jour, Charlotte avait ramené Johnny à la maison pour le soigner parce qu'il s'était blessé à la tête, et elle s'était demandé si Mei-ling avait éprouvé la même chose lorsqu'elle avait soigné l'homme qu'elle aimait. Johnny l'avait laissé faire, sans rien dire, sans bouger, en la regardant avec des yeux confiants. Richard Barclay avait-il regardé Mei-ling de la même façon ? — Je vais te confier un petit secret, avait dit Gideon tandis qu'ils se tenaient devant la petite échoppe. Ta grand-mère n'est pas aussi âgée que l'on croit. En fait, elle a deux ans de moins. Demande-lui un jour de te raconter l'histoire de la falsification de ses papiers d'identité. — Quand es-tu venu ici pour la première fois, oncle Gideon ? avait demandé Charlotte, et son regard s'était soudain assombri. A suivre