Les deux pays sont sur la même longueur d'onde, au moins sur ce dossier brûlant et d'actualité, l'Hexagone ayant été éprouvé tout dernièrement par ce fléau dont l'Algérie a fait l'amère expérience des années durant. Une expérience que Paris reconnaît et compte bien en tirer profit. Pourquoi pas, ça ne peut qu'avoir des retombées positives sur tous, le terrorisme s'étant imposé comme un mal universel, ne reconnaissant ni religion ni frontières. La France partage-elle cette même vision et ce même principe ? «Bien entendu. Nous savons à quel terrorisme nous sommes confrontés», a affirmé ce mardi matin, Christiane Taubira, la ministre française de la Justice qui effectue une visite en Algérie. «C'est un terrorisme à ramification internationale avec un point d'autorité et de diffusion de pensées d'exécution criminelles, qui se répand de manière considérable puisque Daech particulièrement, dispose de portions de territoires et des ressources naturelles, de capacités militaires et logistiques ainsi que de moyens financiers importants», a-t-elle soutenu soulignant au passage que l'Algérie a «malheureusement», tiré beaucoup d'enseignements lors de la période tragique qu'elle a eu à vivre plus d'une dizaine d'années durant. «Le terrorisme qu'on connaît aujourd'hui contiendrait des résurgences par rapport au terrorisme qu'avait connu l'Algérie, par rapport à des pratiques terroristes aussi, que nous avons vues ailleurs durant ces dernières années». «C'est un terrorisme avec de nouveaux modes opératoires surtout avec cette capacité de terreur et de domination qui est sans précédent. L'Algérie et la France sont déterminées à travailler ensemble car nous sommes persuadés d'une solidarité internationale», a expliqué la ministre française dans son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «C'est pour cette raison que nous nous retrouvons à l'ONU pour proposer et adopter des résolutions contre le financement du terrorisme, une résolution que soutient l'Algérie puisqu'elle contient des dispositions que les deux pays partagent, notamment le refus du paiement des rançons et la nécessité de procéder au gel, à la saisie et à la confiscation des financements appartenant aux groupes terroristes», a rappelé Christiane Taubira. La lutte contre le phénomène terroriste, doit être, selon elle «ferme, sans nuance et sans état d'âme». «Elle doit être menée autant contre les commanditaires que ceux qui exécutent leurs ordres», a-t-elle insisté confirmant dans ce sens, que certaines de ces questions devraient être approfondies lors de la rencontre du Haut comité intergouvernemental, prévue le 21 février à Alger, travaux auxquels prendront part le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français, Manuel Valls. Concernant le sentiment de stigmatisation des musulmans, accompagnée d'actes de violence à leur encontre et envers leurs lieux de culte, au lendemain des récents attentats qui ont ciblé la capitale française, Mme Taubira a indiqué que «le gouvernement (français) a réagi très vite, mandatant les parquets et les procureurs à faire preuve d'une grande sévérité vis-à-vis de leurs auteurs». Pour ce qui est des échanges qu'elle a eus avec ses interlocuteurs algériens, elle a salué l'entraide pénale dans les «procédures douloureuses» liées aux affaires des moines de Tibhirine, de l'assassinat d'Hervé Gourbel ou bien encore de celle de l'attaque terroriste contre le complexe gazier d'In-Amenas.