Résumé de la 14e partie n Au lendemain du drame, l'attention se tourne vers la compagnie maritime propriétaire du Samina et son vice-président : Tantelis Sfinias. il risque une peine de prison ainsi que des millions de dollars de dommages et intérêts. Deux mois après le naufrage, la police est appelée sur les lieux d'un suicide devant le siège de la compagnie à Athènes : le vice-président Tantelis Sfinias a sauté de son bureau du sixième étage. Les experts maritimes de l'Université Technique Nationale d'Athènes commencent à enquêter. Ils enregistrent les témoignages détaillés de 46 membres d'équipage et de 192 passagers. La justice grecque veut une explication approfondie de ce qui s'est passé. Le professeur David Molineux du centre national de recherche du Canada est un spécialiste mondial en matière de sécurité des ferries. Il a étudié les rapports des experts grecs qui sont parvenus à une conclusion stupéfiante. «Les conclusions de l'enquête contredisent les spéculations initiales concernant l'âge du bateau. Mais l'accident a été provoqué par tout autre chose», explique l'expert. Les différents témoignages révèlent tous les facteurs critiques qui, mis bout à bout, ont transformé une traversée de routine en catastrophe nationale. Trois heures avant le départ, l'équipage met le pilote automatique. «Le pilote automatique est un lien électronique entre le campas et le gouvernail. Il corrige le cap dans un sens ou dans l'autre pour vous remettre sur la bonne route», explique l'expert. Pourtant, même en pilotage automatique, l'équipage doit constamment surveiller la position du bateau. «Laisser le pilote automatique sans surveillance est une négligence. Surtout par gros temps. Car le vent, les vagues et les courants font dériver le bateau dans une direction. Et ce type de dérive constante n'est pas compensé par le pilote automatique», dit encore l'expert. Lorsque la tempête augmente, l'équipage déploie le système de stabilisation pour rendre la traversée plus confortable. Les stabilisateurs sont deux petits ailerons destinés à contrebalancer l'effet de roulis. Mais quelque chose d'inattendu se produit. Le stabilisateur de tribord (à droite) est le seul à se déplier. «C'est très inhabituel. Normalement, les deux stabilisateurs doivent fonctionner. Avec un seul aileron, le bateau n'est plus symétrique. Et l'écoulement de l'eau est inégal. Le bateau tend alors à dériver au lieu d'avancer tout droit», explique l'expert. A suivre