Résumé de la 165e partie n La capitaine Morehouse, qui a découvert la goélette «Mary Cellars» abandonnée, la conduit à Gibraltar pour toucher la prime qui revient au sauveteur. Morehouse, sûr de son bon droit, se présente aux autorités britanniques pour leur remettre le bateau et, en même temps, pour exiger la prime de sauvetage à laquelle il a droit, selon le règlement international : la moitié de la valeur de la cargaison et la moitié de la prime d'assurance ! Mais il se heurte au procureur Flood, un homme de 71 ans, que les autorités britanniques de Gibraltar ont chargé de l'affaire. Or, le procureur est un homme d'une grande sévérité. «Nous ne vous verserons votre prime qu'après avoir déterminé les conditions exactes de la disparition de l'équipage de la goélette.» Ainsi, dès le départ, il refuse de lever l'embargo sur le «Mary Cellars», ce qui aurait permis à Morehouse de toucher la prime de sauvetage. De plus, le commandant du «Dei Gratias» et son second ont l'ordre de rester sur place, avec tout son équipage, tout au long de l'enquête. Le 17 décembre, soit cinq jours après l'arrivée des deux bateaux, la cour de la vice-amirauté britannique de Gibraltar se réunit. Flood préside la réunion et il soumet les hommes du «Dei Gratias» à un interrogatoire serré, comme s'il les soupçonnait de quelque chose. — Que pensez-vous qu'il soit arrivé à ce bateau ? demande le procureur à Deveau. — le bateau a dû souffrir de la tempête qui avait soufflé sur l'Atlantique, au début du mois, puisqu'il a reçu de l'eau, mais je pense que la quantité d'eau, un mètre environ, n'était pas de nature à mettre les passagers en danger ! D'ailleurs, les pompes, à l'exception d'une, sont en bon état et on pouvait les utiliser pour évacuer le trop-plein d'eau ! — quelle est votre conclusion ? — Le capitaine du bateau s'est affolé, à tort, à mon avis, et il a donné l'ordre d'évacuation, de peur de faire naufrage ! Mais le procureur ne semble pas convaincu par cette situation. Les hommes de Deveau sont interrogés à leur tour. Ils donnent d'autres détails que leur supérieur, mais dans l'ensemble, les témoignages concordent. Cela ne l'empêche pas d'ordonner une inspection du «Mary Cellars». Celle-ci a lieu le 23 décembre. Le jour-même, le contrôleur principal de la navigation, John Austin rend son rapport. Il conteste vivement la thèse de la tempête, défendue par Deveau, qui a obligé l'équipage a quitté précipitamment le bateau. «si tel était le cas, souligne le contrôleur principal de la navigation, on en aurait remarqué les bouleversements produits. Or, tout indique qu'il n'y a pas eu danger de naufrage...» Austin cite les preuves de ce qu'il avance : «on a retrouvé une fiole à huile pour machine à coudre, dressée sur une étagère. or, une tempête l'aurait certainement précipitée à terre et brisée, à côté, il y avait une bobine de fil et un dé à coudre ; la couchette du maître d'équipage est sèche, preuve qu'il n'y a pas eu d'inondation ; dans un tiroir de la chambre du capitaine, il y a des morceaux de fer et deux vitres intactes : un roulis, provoqué par la tempête aurait précipité le fer sur le verre et l'aurait cassé. Austin n'est d'accord avec Deveau que sur un point : l'incendie n'est pas la cause du départ précipité de l'équipage, en l'absence de traces de fumée. (à suivre...)