Résumé de la 15e partie n Les stabilisateurs sont deux petits ailerons destinés à contrebalancer l'effet de roulis. Mais quelque chose d'inattendu se produit. Le stabilisateur de tribord (à droite) est le seul à se déplier. «C'est très inhabituel. Normalement, les deux stabilisateurs doivent fonctionner. Avec un seul aileron, les bateau n'est plus symétrique. Et l'écoulement de l'eau est inégal. Le bateau tend alors à dériver au lieu d'avancer tout droit», explique l'expert. Avec un stabilisateur uniquement à tribord, le Samina dévie lentement mais sûrement vers la droite. C'est un dysfonctionnement fatal. Tous les bateaux tachent de passer à au moins 740 mères à gauche des portes de Paros. Mais le Samina fonce droit dessus. A la dernière minute un membre d'équipage essaye de virer à gauche. Mais le ferry ne tourne pas assez vite. «Bien sûr, la coque a été percée. Mais il n'y avait aucune raison pour que le bateau coule. Normalement ces dégâts n'étaient pas de nature à faire sombrer le ferry», dit l'expert. Le bateau heurte la face est du plus grand des deux ilots à 22h10. La coque se déchire sur six mètres de long et un mètre de large. Mais le trou est largement au-dessus de la ligne de flottaison. L'eau ne devrait pas pénétrer dans le bateau. Quelques instants plus tard, un second impact. L'aileron stabilisateur se plie en arrière et s'enfonce comme un poignard dans le flanc du ferry. Cette fois-ci l'entaille de trois mètres est sous la ligne de flottaison. Pire encore, elle est au niveau de la salle des machines. Les générateurs principaux s'arrêtent. L'alimentation électrique est coupée sur tout le bateau. Les enquêteurs demandent un examen approfondi de l'épave. A l'intérieur, les plongeurs trouvent la dernière pièce du puzzle : même avec ces deux gros trous, le ferry aurait pu être sauvé. Une ultime erreur a scellé son destin. Tous les grands navires sont divisés en compartiments isolés par des portes étanches. Les règles de sécurité stipulent qu'en mer, ces portes doivent rester fermées. Mais lors du dernier voyage du Samina, plusieurs portes étaient ouvertes. «C'est un peu comme si chez vous, à chaque fois que vous sortiez de la cuisine, vous deviez fermer la porte, la verrouiller, aller dans le salon, ouvrir la porte, la fermer, la verrouiller et ainsi de suite… Ça vous ralentit énormément. Si bien que vous avez parfois tendance à laisser les portes ouvertes», explique l'expert. A suivre