Enlisement n Devant le mutisme des autorités, les travailleurs, sans salaire depuis trois mois, entrevoient un avenir incertain, avec le risque de fermeture de cette entreprise déstabilisée depuis 2012 et qui nourrit plus de 400 familles. Le conflit opposant les travailleurs de l'entreprise publique économique, Leader Meuble Taboukert, spécialisée dans la fabrication de meubles en bois, dans la localité de Tizi Rached, à environ 15 km à l'est de la wilaya de Tizi Ouzou, à leur directeur général, ne semble pas près de se dénouer. La grève illimitée des travailleurs affiliés à la section syndicale de l'UGTA, entamée le 29 octobre dernier pour réclamer le départ «immédiat et inconditionnel» du PDG de l'entreprise, installé depuis juillet dernier, a des répercussions négatives sur l'entreprise qui enregistre quotidiennement un manque à gagner de quatre millions DA, alors que les travailleurs sont sans salaire depuis 3 mois. Dans une note adressée la semaine dernière à l'ensemble des travailleurs, la direction de l'entreprise, par le biais de son DG, a appelé les travailleurs «à rejoindre leur poste de travail en s'engageant à prendre en charge leurs préoccupations socioprofessionnelles pour préserver la pérennité de l'entreprise». La direction de l'entreprise a souligné que la grève des employés est «illégale comme prononcé par le tribunal de Larbaâ Nath Irathen et que le blocage de l'accès à l'entreprise au directeur général est aussi illégal, comme prononcé par le même tribunal et confirmé par la cour de Tizi Ouzou». «Il y a un manque à gagner à l'entreprise de plus de 150 millions de dinars et une perte de sa crédibilité envers ses clients et ses fournisseurs», ajoute le même document. Pour sa part, la section syndicale affiliée à l'UGTA a dénoncé dans une déclaration rendue publique, ce qu'elle qualifie de «déclarations erronées» du directeur général sur la radio de Tizi Ouzou, le 6 janvier dernier, relatives à la décision de justice concernant la grève. «Nous nous indignons contre cette attitude mensongère visant à semer le doute et la confusion entre les travailleurs» écrivent-ils, estimant que «la déclaration du directeur général s'inscrit dans la logique de déstabilisation et de destruction du mouvement entrepris depuis le 29 octobre 2015 à ce jour ». La même déclaration ajoute que « la justice ne s'est jamais prononcée sur la nature de la grève étant donné qu'aucune affaire portant sur ce thème n'a été soulevée et que la justice a rendu un verdict par rapport aux 41 travailleurs ayant refusé l'accès à l'entreprise au directeur ». Pour les grévistes les 41 travailleurs en question « ne représentent qu'un huitième de la totalité des grévistes et le tribunal de Tizi Ouzou, s'est déclaré incompétent vis-à-vis de la nature du conflit ».