La grève illimitée entamée depuis une quarantaine de jours à l'appel de la section syndicale (UGTA), de l'entreprise Leader Meuble (ex-SNLB) de Taboukert (Tizi Ouzou), connaît, depuis mardi, un début de désaffection. Ainsi un collectif des travailleurs a rendu publique une déclaration dans laquelle il se démarque de la grève et dénonce toutes les actions menées par le Conseil syndical. "Nous n'avons constaté, depuis la nomination du Conseil syndical par l'union locale UGTA, aucune action significative en faveur des travailleurs de Leader Meuble. Le bilan dudit conseil ressemble plus à un tableau de chasse. Cinq chefs de département sortis de force, soit un cadre dirigeant, un président directeur général, un conseil d'administration et deux directeurs généraux", lit-on dans le document. Le collectif condamne "les propos contradictoires tenus par le chargé des conflits au sein du Conseil syndical qui est à l'origine du conflit et qui annonce fièrement une perte journalière de 400 millions de centimes suite au mouvement de grève". Il explique "qu'après trois condamnations par la justice, une décision du maintien au poste du directeur général et une grève reconnue illégale, le Conseil syndical continue à soutenir, par le mensonge, la légitimité de sa seule revendication, à savoir le départ d'un énième responsable" et d'exiger "la dissolution immédiate et sans condition du Conseil syndical qui a transgressé les lois de la nation, de la morale et de l'éthique syndicale. Nous interpelons le premier responsable de la Centrale syndicale pour intervenir et mettre fin à ce carnage". Et au final, ce collectif "appelle l'ensemble des travailleurs de l'entreprise à une mobilisation générale pour faire face à une menace réelle : la fermeture de l'entreprise occasionnée par la bêtise et l'ignorance des instigateurs d'un mouvement illégal". De son côté le directeur général de Leader Meuble, Nacer Akbi, qui est enfin sorti de son mutisme, a qualifié cette grève "d'illégale". "Leurs revendications ne sont pas fondées, d'ailleurs elles ne comportent aucune réclamation socioprofessionnelle. L'entreprise est l'otage d'un groupe de travailleurs affiliés à la section syndicale appuyée par l'Union locale de l'UGTA" affirmera-t-il en précisant que des décisions de justice concernant le blocage de l'accès à l'entreprise du DG sont en phase d'exécution. "Nous ne pouvons pas dialoguer dans un café !" dira-t-il encore tout en estimant "qu'il faut commencer par débloquer l'accès à l'entreprise et instaurer un climat de dialogue". K. T