Les employés qui ont, durant la matinée de jeudi, organisé une marche pour dénoncer cette situation de “hogra", disent-ils, campent sur leurs positions et continuent leur mouvement de grève. Ils demandent une fois de plus “l'application de la loi 90/11, à savoir la destitution du secrétaire général de la section syndicale, également président du comité de participation". Après plus d'un mois de grève à l'entreprise Leader Meuble Taboukert de Tizi Ouzou, l'UGTA, par le biais de son union locale à la zone industrielle Aïssat-Idir, a décidé enfin de s'exprimer à ce sujet en organisant, jeudi dernier, une conférence de presse animée en présence, notamment, de son secrétaire général, Chabane Ramdane, durant laquelle les conférenciers sont revenus sur la genèse de la situation de blocage qui perdure au niveau de l'entreprise Leader Meuble Taboukert, dont les travailleurs sont en grève depuis plus d'un mois. Le 16 août, après un mois de grève, une réunion ayant regroupé les différentes parties en conflit a abouti à deux décisions, ont déclaré les responsables locaux de l'UGTA, expliquant que la première, visée par le SG de l'union locale UGTA de la zone industrielle Aïssat-Idir, concerne la suspension de toutes les activités syndicales au niveau de l'entreprise jusqu'à la tenue de l'assemblée générale de vote de défiance, alors que les travailleurs grévistes, eux, souhaitent la destitution pure et simple du responsable de cette section. L'autre décision, signée par le président-directeur général de Leader Meuble Taboukert, concerne, ajoutent-ils, le gel, qui vient donc d'être prononcé, des activités du comité de participation (CP) à compter du 16 août 2012, et ce, jusqu'au renouvellement du prochain organe. De leur côté, les employés, qui ont durant la matinée de jeudi organisé une marche pour dénoncer cette situation de “hogra", disent-ils, campent sur leurs positions et continuent leur mouvement de grève. Ils demandent une fois de plus “l'application de la loi 90/11, à savoir la destitution du secrétaire général de la section syndicale, également président du comité de participation. Le vote de défiance du comité de participation et le retrait de confiance à la section syndicale se fera juste après la destitution du baron", lit-on dans un procès-verbal établi mardi dernier par ces travailleurs. Voulant à tout prix éviter la voie de la destitution, l'UGTA tente de mettre en avant l'article 85 du mode de scrutin et souhaite l'organisation d'une assemblée générale, mais tarde toutefois à provoquer cette assemblée, et renvoie la balle dans le camp de l'entreprise. Selon M. Ramdane, “c'est au P-DG de l'entreprise de fixer une date. De notre côté, nous avons juste à formuler la demande, ce que nous allons faire dès aujourd'hui (jeudi 23 ndlr)", soit huit jours après cette réunion du 16 août. Le responsable de l'entreprise est donc appelé à fixer une date pour la tenue de cette réunion qui pourra éventuellement atténuer la crise qui secoue Leader Meuble Taboukert qui a déjà enregistré d'énormes pertes depuis le début de la grève. Il est à noter toutefois que ce conflit autour du syndicat et du comité de participation ne constitue qu'une partie des revendications des travailleurs de l'entreprise, qui réclament également “d'augmenter les salaires du personnel d'exécution et de maîtrise avec effet rétroactif à compter de janvier 2009, de payer le mois de congé dans l'immédiat, et les journées de grève, retirer la plainte déposée en justice pour grève légale ou illégale, mettre à la disposition des travailleurs de tous les moyens de protection, élaborer un dossier promotion aux postes de travail, la permanisation des contractuels et la dissolution ou démission sans condition de la section syndicale et des délégués de l'organe de participation". En réponse à ces demandes, le P-DG de l'entreprise s'est engagé, entre autres, tout en annonçant que des actions sont engagées dans le but d'une harmonisation des grilles de salaires, à “régler les salaires des congés avec l'engagement du collectif en grève à reprendre le travail le mardi 21 août, l'abandon de la plainte déposée en justice pour statuer sur le caractère de la grève, la désignation d'une commission composée de représentants des travailleurs et de la direction pour étudier et proposer un dossier à l'effet de rétablir s'il y a nécessité de régularisation ou de promotion au poste de travail, les travailleurs liés par CDD feront également l'objet de possibilités de permanisation sous réserve d'un plan de charge confirmé et permanent", lit-on dans un document adressé aux travailleurs en réponse à leurs revendications.