Réferendum n Le grand favori de l'élection présidentielle au Portugal, le candidat conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a été élu, hier dimanche, dès le premier tour… Porté par sa popularité comme commentateur à la télévision, âgé de 67 ans, il recueille 52,11% des voix, devançant nettement son principal rival, l'indépendant de gauche Antonio Sampaio da Novoa, qui obtient 22,74%, selon des résultats portant sur 99% des circonscriptions. Président du Parti social-démocrate (PSD, centre droit) de 1996 à 1999, Marcelo Rebelo de Sousa passe pour un électron libre de la politique portugaise, connu pour son indépendance d'esprit. Si sa candidature disposait du soutien officiel du PSD et du CDS (droite), il a pris ses distances avec des partis associés à quatre ans d'austérité budgétaire. Ce professeur de droit haut en couleur a promis de «rétablir l'unité nationale» dans un pays «divisé» après les élections législatives d'octobre qui avaient provoqué une crise politique. «Nous sortons d'un long processus électoral qui a divisé la société. C'est aujourd'hui le temps de la pacification, économique, sociale et politique au Portugal», a-t-il déclaré devant plusieurs centaines de ses partisans rassemblés à la faculté de droit de l'Université de Lisbonne. «Je veux rétablir l'unité nationale. Un pays comme le nôtre, qui sort d'une crise économique et sociale profonde, ne peut se permettre le luxe de perdre son énergie», a-t-il ajouté. «Il n'y a pas de vaincus dans cette élection présidentielle, nous formons tous une seule patrie», a poursuivi, visiblement ému, M. Rebelo de Sousa. Il a appelé à la «convergence politique» et s'est engagé à «être un président libre et indépendant, dont le seul engagement est de servir tous les Portugais». Pendant la campagne, il s'était montré plutôt conciliant vis-à-vis du nouveau Premier ministre socialiste, Antonio Costa, qui, allié à la gauche radicale, avait évincé du pouvoir la coalition de droite après les élections législatives du 4 octobre. Parmi les premiers à féliciter le futur chef de l'Etat, l'ancien Premier ministre de droite Pedro Passos Coelho a estimé que «cette victoire dès le premier tour lui confère une autorité politique incontestable». Populaire au-delà de son camp politique comme commentateur vedette à la télévision, Marcelo Rebelo de Sousa a mené une campagne très personnalisée, sans affiches ni tracts, privilégiant le contact direct avec les électeurs. Divisé, le Parti socialiste, qui n'a donné aucune consigne de vote, apparaît comme le grand perdant de cette élection.