La campagne pour l'élection présidentielle s'est achevée vendredi soir au Portugal, alors que tous les sondages donnaient l'ancien président du Parti social-démocrate (PSD, centre-droit) Marcelo Rebelo de Sousa vainqueur dès le premier tour aujourd'hui. "Choisissez l'expérience et la capacité d'unir, de créer le consensus", a lancé M. Rebelo de Sousa vendredi soir aux électeurs indécis lors d'un meeting à Braga, dans le nord du Portugal. Dans la petite ville voisine de Celorico de Basto, le candidat conservateur a mis un point final à une campagne "indépendante" de son camp politique lors de laquelle il s'est montré conciliant avec le nouveau Premier ministre socialiste Antonio Costa. Marcelo Rebelo de Sousa, professeur de droit de 67 ans, connu comme commentateur vedette de la télévision ces quinze dernières années, obtiendrait entre 51,8 à 55% des voix, selon des enquêtes publiées jeudi et vendredi. Face à lui, le camp socialiste a fait campagne en rangs dispersés, alignant cinq prétendants sur le total de dix candidats. Parmi eux, l'indépendant de gauche Antonio Sampaio da Novoa, principal adversaire de M. Rebelo de Sousa, est crédité de 17 à 22% des intentions de vote. Troisième dans les sondages, l'ancienne ministre socialiste Maria de Belem Roseira recueillerait 8 à 13% des suffrages. Principale inconnue du scrutin de dimanche, l'abstention avait atteint le niveau record de 53,48% lors de la précédente présidentielle en 2011. Au Portugal, le chef de l'Etat n'a pas de pouvoir exécutif mais il peut dissoudre le Parlement et son rôle d'arbitre s'accroît dans les situations de crise. Le futur président, qui prêtera serment le 9 mars, pourrait ainsi choisir d'utiliser ce pouvoir, à partir du mois d'avril, pour tenter d'obtenir une majorité claire, ce que les élections législatives du 4 octobre n'avaient pas permis. Le président sortant, le conservateur Anibal Cavaco Silva, achève à 76 ans son deuxième quinquennat consécutif, soit la limite autorisée par la Constitution portugaise.