Les Portugais ont commencé à voter hier matin pour un scrutin présidentiel. La seule incertitude consiste à savoir si le très populaire candidat de la droite, Marcelo Rebelo de Sousa, sera élu dès le premier tour. Enjeu clef de ce scrutin, le chef de l'Etat dispose d'une arme surnommée "bombe atomique" au Portugal: le droit de dissoudre le Parlement, alors que le gouvernement socialiste en place depuis novembre dépend d'une alliance fragile avec la gauche radicale. Crédité de 52 à 55% des voix dans les derniers sondages, M. Rebelo de Sousa, un professeur de droit de 67 ans, a une large avance sur son principal adversaire, l'indépendant de gauche Antonio Sampaio da Novoa, qui recueille 17 à 22% des intentions de vote. Ce dernier, lui aussi professeur d'université, n'a pas réussi à obtenir le soutien officiel du Parti socialiste. Ce dernier avance en ordre dispersé, comptant une autre candidate d'envergure, l'ancienne ministre de la Santé Maria de Belem Roseira, avec 8 à 13% des voix. Populaire au-delà de son camp politique comme commentateur vedette à la télévision, Marcelo Rebelo de Sousa a mené une campagne très personnalisée, sans affiches ni tracts, privilégiant le contact direct avec les électeurs. "C'est un candidat consensuel au discours modéré, qui capte des voix à gauche et à droite. Mais pour être élu au premier tour, il faut que les électeurs se mobilisent", a expliqué le politologue José Antonio Passos Palmeira. Or, l'élection présidentielle au Portugal connaît traditionnellement des taux d'abstention élevés. Celui de 2011 avait constitué un record (53,48%). Quelque 9,7 millions de Portugais peuvent se rendre dans les bureaux de vote qui seront ouverts jusqu'à 19h00 les premières projections étant attendues à 20H00. Si aucun candidat n'obtient plus de 50% des voix, un second tour aura lieu le 14 février.