Tension n Le président français François Hollande a estimé vendredi qu'il existait un «risque de guerre» entre la Turquie et la Russie du fait de l'implication turque en Syrie. «La Turquie est impliquée en Syrie (...) Là, il y a un risque de guerre (avec la Russie) et c'est pourquoi le conseil de sécurité (de l'ONU) se réunit en ce moment», a-t-il dit hier soir sur France Inter. François Hollande a affirmé que «la Russie ne s'en sortira pas en soutenant unilatéralement Bachar al-Assad», appelant à exercer une «pression» sur Moscou pour des négociations sur la Syrie. «Je ne veux pas écarter la Russie de la solution. Je suis allé moi-même à Moscou pour dire à Vladimir Poutine : ‘Nous devons être tous ensemble pour faire cette transition politique.' (...) Mais je ne peux pas accepter qu'en même temps qu'on négocie, on bombarde des populations civiles», a-t-il ajouté. «Nous devons convaincre Moscou de trouver une solution politique, cela vaudra mieux aussi pour les intérêts russes», a-t-il ajouté. L'Otan a, par ailleurs, averti la Turquie de ne pas provoquer la Russie, rapporte l'hebdomadaire allemand Spiegel. L'Alliance atlantique «ne se laissera pas entraîner dans une escalade militaire avec la Russie dans le sillage des tensions entre la Russie et la Turquie», a mis en garde le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, qui parlait au nom de ses collègues de l'Otan. Sur le terrain, les forces kurdes poursuivent leur progression dans le nord de la Syrie. Elles ont avancé face aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans la province de Hassaké (nord-est). Dans le même temps, la Turquie a étendu ses bombardements à plusieurs secteurs de la province d'Alep contrôlés par les forces kurdes syriennes. «Il s'agit des plus violents bombardements» depuis le début le 13 février de la campagne militaire turque contre les Kurdes dans cette région, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La principale milice kurde des YPG et sa branche politique du PYD, qui contrôlent les trois quarts de la frontière syro-turque, sont considérées par Ankara comme des groupes «terroristes» car proches du mouvement kurde indépendantiste turc du PKK. Dans la province de Hassaké, les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance dominée par les YPG, ont pris plusieurs localités et progressaient en direction de la ville de Chadadi, un bastion de l'EI, dont elles se trouvaient à cinq km seulement, selon l'OSDH. Le bruit des armes devait pourtant cesser hier vendredi conformément à l'appel lancé le 12 février par le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) qui rassemble 17 pays, dont les Etats-Unis et la Russie. Il avait décidé d'une «cessation des hostilités» d'ici une semaine. Quant aux négociations entre Damas et l'opposition, suspendue le 3 février, elles sont au point mort. R. I. / Agences La Russie va continuer d'aider Damas à combattre les «terroristes» l La Russie va continuer d'aider Damas à combattre les «terroristes» en Syrie, a assuré ce samedi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, alors que les Occidentaux et Ankara accusent Moscou de viser l'opposition syrienne modérée et l'appellent à cesser ces attaques. «La Russie poursuit sa ligne politique conséquente visant à apporter de l'assistance et à aider les forces armées syriennes dans leur offensive contre les terroristes», a déclaré M. Peskov aux journalistes. La Russie «regrette» le rejet au Conseil de sécurité de l'ONU de son projet de résolution visant à faire cesser les opérations militaires de la Turquie en Syrie, a-t-il encore déclaré. «Nous ne pouvons qu'exprimer nos regrets que ce projet de résolution ait été rejeté», a déclaré M. Peskov, en soulignant que la Russie poursuivrait sa politique visant «à assurer la stabilité et l'intégrité territoriale» de la Syrie.