Chiffres n La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont les pays d'Europe qui fournissent le nombre le plus élevé de combattants étrangers à Daech. En valeur absolue, la France, avec plus de 900 départs, est le principal pays fournisseur de troupes pour le groupe Etat islamique, suivie de l'Allemagne (720-760), le Royaume-Uni (700-760) et la Belgique (420-516), indique le rapport qui a été réalisé par l'International Centre for Counter-Terrorism, basé à La Haye. La Belgique, qui a connu deux attentats meurtriers le 22 mars et où a été arrêté Salah Abdeslam, soupçonné d'être impliqué dans les attentats du 13 novembre de Paris et Saint-Denis, envoie le plus de combattants par rapport à sa population - 41 combattants par million d'habitants. En outre, 18% seulement d'entre eux sont revenus, contre 50% de ceux partis du Danemark. Au total, entre 3.922 et 4 294 ressortissants de pays de l'Union européenne sont partis combattre en Syrie et en Irak, précise l'étude, dont 30% sont revenus et 14% décédés de façon certaine. Les femmes représentent 17% des Européens partis pour le djihad; 23% sont des convertis à l'islam. La plupart viennent de zones urbaines ou de banlieues de la périphérie des grandes villes. Les pays d'Europe de l'Est qui connaissent peu d'immigration et ont peu de musulmans ont faiblement de combattants au Proche-Orient. Les auteurs du rapport disent ne pas avoir pu trouver de données pour la Grèce et la Hongrie. Le 20 mars dernier, le Premier ministre français Manuel Valls avait révélé que plus 2 029 «Français ou résidents français» étaient impliqués dans les filières djihadistes. Ces chiffres sont en nette augmentation par rapport à ceux qu'il donnait il y a un an. En février 2015, il faisait état de 1 400 Français ou résidents français «en relation avec les filières djihadistes», dont 410 présents en Syrie ou en Irak, et parlait de 80 tués sur place. «Il y a des femmes nombreuses, 283, et 18 mineurs parmi les combattants (...) 168 Français ou résidents en France sont morts là-bas dans ces actes terroristes ou de guerre», a-t-il ajouté. «Près de 300 personnes sont revenues, a-t-il poursuivi. Près de 800 souhaiteraient aujourd'hui, selon le travail de nos services, rejoindre ces zones de guerre ; 2 029 Français ou résidents en France sont impliqués.» Manuel Valls a souligné que les services de renseignement de la police et de la justice localisaient des cellules et interceptaient des individus «chaque jour». «Près de 1 000 personnes sont suivies par les services judiciaires, 338 ont été interpellées», a-t-il ajouté