Disposition n Le directeur général de l'Agence nationale des greffes, Mohamed Bourahla, a annoncé hier la mise en place d'un fichier national pour le suivi des bénéficiaires d'une greffe d'organe à partir d'un donneur vivant. Le spécialiste qui s'exprimait à la clôture du colloque international sur la coordination hospitalière en matière de prélèvement d'organes sur une personne en état de mort encéphalique a précisé que la création d'un fichier national des bénéficiaires d'une greffe d'organes prélevés sur un donneur vivant au niveau des établissements hospitaliers de Batna, Blida, Nefissa-Hamoud (ex-Parnet) et Hassani-Issaâd de Beni Messous, contribuera au développement et à l'élargissement de cette opération en Algérie. Le processus sera concrétisé à partir d'un système numérisé qui permettra de mettre en place un fichier pour le suivi des donneurs et des bénéficiaires dans le même temps. Il a salué les recommandations issues de la rencontre qui a regroupé des experts de Tunisie, du Maroc et de France, axées notamment sur la nécessité de mettre en place des unités ou centres de prise en charge de l'opération de prélèvement d'organe sur un donneur en état de mort cérébrale pour en assurer la continuité et le développement. Les participants au colloque ont également mis en avant l'importance de la coopération entre les Etats participants dont les capitales ont abrité des rencontres périodiques ayant favorisé l'avancée de la greffe. L'accent a en outre été mis sur l'impératif de pallier les obstacles qui entravent la concrétisation de la greffe d'organes. Les recommandations se sont articulées autour de la formation de spécialistes en anesthésie-réanimation et la coordination entre les différents intervenants notamment pour ce qui est de déterminer la mort cérébrale, du point de vue de l'éthique, à l'effet d'une intervention rapide de prélèvement et de transplantation d'organe. Dans le même contexte, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a déploré lundi dernier, que l'activité de transplantation d'organes à partir de donneurs décédés en Algérie soit en deçà des besoins des nombreux malades, en attente de greffe. S'exprimant à l'ouverture du séminaire international sur la «coordination hospitalière pour le prélèvement multi-organes» sur donneur décédé, le ministre a relevé qu'«en dépit des avancées enregistrées dans le domaine des transplantions d'organes, l'activité demeure en deçà des besoins exprimés par les nombreux malades, en attente de greffe». Il a cité, à ce propos, les pathologies des insuffisances rénales et des insuffisances hépatiques, pour lesquelles les greffes effectuées jusque-là, sont essentiellement à partir de donneurs vivants. Corroborant ses dires par des statistiques, M. Boudiaf a fait savoir que pour la greffe rénale, la moyenne annuelle tourne, au mieux, autour de 230 greffes, ce qui est «très peu comparativement aux demandes éligibles potentielles», se comptant par plusieurs milliers. «Cette situation montre les limites de la greffe à partir de donneurs vivants et indique de façon claire que la seule alternative est dans la mise en place d'un cadre organisationnel adéquat assurant le développement de la greffe d'organes, de tissus et de cellules à partir de donneurs en état de mort encéphalique», a-t-il poursuivi.