Résumé de la 16e partie n Karim a été obligé de narrer dans quelles circonstances il a reçu un coup de poing. Karim avait raison, se dit Sonia. Elle leva les yeux sur lui et elle s'aperçut qu'il la dévorait de son regard incendiaire. Elle frisonna de la tête aux pieds et souhaita de toutes ses forces qu'il remette ses lunettes avant que tout son corps ne prenne feu. - Pour vos vêtements, fit le jeune homme, vous n'avez aucun souci à vous faire ; laissez les ici. Tout à l'heure, je les emmènerai à quelqu'un qui nettoie très bien les habits. - Oui, c'est vrai, Karim connaît le propriétaire d'un établissement de pressing où l'on nettoie si bien les vêtements qu'on les croirait neufs. Il n'y a pas beaucoup de pressings qui enlèvent les taches. De nos jours, rares sont ceux qui effectuent leur travail avec amour et respect vis-à vis des clients. Ces arguments étaient si convaincants que Sonia ne put refuser cette nouvelle marque de générosité. Elle se contenta juste de balbutier d'une voix très faible où se devinait une grande émotion : -Je vous remercie du fond du cœur. Que Dieu vous octroie tout ce que vous désirez et exauce tous vos espoirs. Sonia se sentait si bien dans cette maison et au milieu de gens qui étaient la personnification même de la bonté qu'elle avait envie d'y rester le plus longtemps possible. Mais il fallait partir. Elle regarda sa montre, se leva et murmura avec regret : - Il est temps que je m'en aille. - Vous habitez loin ? s'empressa de demander Karim. - A El-Harrach. - Mais, c'est loin ; je vais vous raccompagner en voiture. - Oui, c'est une bonne idée, s'exclama avec entrain Rachida. J'allais justement te suggérer cette idée, Karim ; je suis contente que tu aies eu le même réflexe que moi. Puis se tournant vers Sonia, elle lui prit ses deux mains : - N'oublie pas de venir nous rendre visite, Sonia, je ne connais rien de toi mais mon instinct de mère me dit que tu es une fille formidable. - Merci, madame, fit Sonia en rougissant encore. - Reviens nous voir... de toutes les manières, tu es obligée de revenir pour récupérer tes vêtements. Pendant que tu étais seule avec Karim, je les ai examinés, ils sont presque neufs. Ce serait vraiment dommage de les abandonner. - Je reviendrai madame, soyez sans crainte. Et ce ne sera pas uniquement pour reprendre mes habits, ce sera surtout pour vous revoir. Vous êtes une femme si généreuse qu'il suffit de vous regarder pour reprendre goût à la vie. A suivre…
