Résumé de la 19e partie n Sonia trouve une oreille attentive chez Karim. Alors elle lui raconte ce qu'elle endure depuis la mort de ses parents. Le jeune homme répéta les derniers mots de Sonia : - Jusqu'à ce matin ? - Oui, j'ai été renvoyée ce matin. Le patron a jugé que j'étais une mauvaise vendeuse. Vous vous rendez compte ? Diplômée en études commerciales et être incapable de vendre des jupes et des robes ! Karim sourit avec tristesse. - Bon, résumons : vous ne voulez pas que je vous raccompagne jusqu'à El-Harrach, mais vous acceptez que je vous conduise jusqu'à la gare routière ? - Oui, si cela ne vous dérange pas. - Non, cela ne me dérange pas. Au contraire. Venez ; j'ai garé ma voiture juste derrière l'immeuble. Au moment où Sonia allait descendre de la voiture, à la station des autocars de Tafourah, Karim lui demanda : - On peut se voir demain? - Oui ; si vous voulez. - A 10h ? Ça vous convient? - Oui. - Alors, je vous attendrai ici, à cette même station. C'est là que nous nous séparerons et c'est là que nous nous retrouverons. Mais vous viendrez, n'est-ce pas ? - Oui, bien sûr. - Parce que si vous ne venez pas, je serai très peiné. - Rassurez-vous ; je viendrai ; je vous le promets. Ils se serrèrent la main et chacun alla de son côté. Sonia avait attendu plus de deux minutes sur le palier avant que la porte de l'appartement familial ne s'ouvre. Soraya, sa belle-sœur, comme à l'accoutumée lui lança en guise de salut de bienvenue son sempiternel regard empreint de haine et de mépris. Sonia se dit que la jeune femme de trente ans avait déjà réussi à dresser contre elle son frère aîné et avec le temps elle finirait par le convaincre qu'elle était de trop à la maison. La chasser de la maison qui l'avait vu naître et où elle avait passé une enfance des plus comblées, du vivant de ses parents, serait une simple formalité. Elle n'avait qu'à ne pas lui ouvrir la porte lorsqu'elle reviendrait de quelque occupation. Son frère, dominé, effacé et résigné devant l'autoritarisme d'une femme qui avait pactisé avec le diable, ne lèverait pas le moindre doigt pour éviter que sa sœur passe la nuit dans la rue ! Sonia avait beau interroger les gens autour d'elle, jamais elle n'avait pu comprendre ce qui avait transformé ainsi son frère. Sonia ne comprenait pas comment un frère pouvait changer à ce point envers sa petite sœur et la haïr. Autant le sien était bon, généreux et sensible autrefois à son égard, autant maintenant, il était devenu cruel, injuste et exécrable. Pourquoi ce changement ? Quel chantage Soraya, son épouse, avait-elle exercé sur lui pour le transformer de la sorte ? A suivre…