Victoire n Les forces irakiennes ont affirmé hier avoir totalement libéré la ville lors d'une opération qui a duré plus d'un mois. Le Premier ministre a fixé le cap sur Mossoul, dernière place forte du groupe Etat islamique (EI) en Irak appelant les forces militaires à sécuriser entièrement la ville et mettre fin aux violences commises par les groupes terroristes contre les civils. Devant l'hôpital de la ville, le chef du gouvernement Haider al-Abadi a appelé «les Irakiens où qu'ils soient à sortir et célébrer» la reprise de Fallouja, un bastion djihadiste à 50 km à l'ouest de Bagdad, parlant d'un moment de «joie». «Nous hisserons bientôt le drapeau irakien à Mossoul», a-t-il ajouté en référence à la deuxième ville du pays, située dans le Nord. Les organisations djihadistes avaient mené une offensive éclair leur permettant de mettre en déroute l'armée irakienne et de conquérir de vastes régions à l'ouest et au nord de la capitale, Bagdad, esquisse d'un «califat» autoproclamé à cheval sur l'Irak et la Syrie. Mais, depuis plus d'un an, l'EI a perdu les deux-tiers de ces territoires face aux avancées des forces irakiennes soutenues par les frappes des avions de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. Après avoir repris Ramadi, chef-lieu de la grande province occidentale d'Al-Anbar, Bagdad a lancé l'offensive sur Fallouja le 23 mai. Conduites par l'unité d'élite du contre-terrorisme (CTS), les troupes entraient dans la ville une semaine plus tard. Les forces irakiennes ont finalement déclaré la victoire totale en prenant hier le quartier d'Al-Jolan, où s'étaient retranchés les derniers djihadistes. L'opération militaire n'a pas causé de destruction majeure dans la ville, a indiqué le commandant des forces irakiennes, le général Abdelwahab al-Saâdi, assurant que «le pourcentage de destruction n'est pas supérieur à 10%». Il ne reste plus que quelques «poches de résistance au nord-ouest de Fallouja», selon un porte-parole du commandement conjoint de coordination des opérations contre l'EI en Irak. Maintenant que la ville de Fallouja est libérée, la bataille menée au sein de cette province a entraîné une crise humanitaire avec le déplacement de quelque 85 000 civils ayant fui la ville en un mois, selon l'ONU. Ils se sont massés dans des camps de fortune dépourvus des services de base et où l'accès à la nourriture et à l'eau est compliqué. A ces conditions difficiles, se sont ajoutées les inquiétudes sur le sort de centaines d'hommes ayant disparu après avoir fui la ville essentiellement peuplée de musulmans sunnites. Hier, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre et lui a fait part de son inquiétude sur d'éventuels abus commis contre des déplacés ainsi qu'à propos des «besoins humanitaires de plus en plus urgents», a indiqué l'ONU dans un communiqué.