Les ressources financières ne sont pas gérées à bon escient puisque des sommes astronomiques ont été dilapidées. L?assainissement des entreprises publiques a coûté les yeux de la tête, hélas sans résultat. «L?opération a coûté la bagatelle de 26 milliards de dollars au Trésor public», c?est ce qu?a assuré le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, lors d?une conférence de presse animée hier durant laquelle il devait présenter la loi de finances 2005. L?aveu laisse donc penser que les différentes stratégies d?assainissement des entreprises publiques à la traîne, se sont avérées infructueuses. 26 milliards de dollars jetés carrément par la fenêtre sans que les entreprises déficitaires ne soient tirées d?affaire puisqu?«il sera prochainement statué sur leur avenir»,a-t-il ajouté. Pour éviter d?autres dilapidations, le premier argentier du pays a insisté sur la nécessaire «rationalisation des dépenses publiques pour une meilleure distribution des revenus». A cet effet, il citera l?exemple de la capitale qui «accapare le tiers du budget d?investissement». «Sur les 300 milliards de dinars alloués par l?Etat, 100 vont droit vers les Algérois qui ne représentent que 10% de la population», a insisté M. Benachenhou pour qui la pauvreté se concentre à l?intérieur du pays. «L?Etat devra donc être plus vigilant sur la distribution des revenus.» Ainsi, c?est une véritable politique d?austérité que le ministre voudrait instaurer au regard de son programme financier version 2005. Arrêt des recrutements dans les rangs du personnel de l?Etat estimé actuellement à 1 331 000 personnes pour une masse salariale évaluée à 600 milliards de dinars. Un effectif qui doit se stabiliser autour de ce chiffre puisque le ministre des Finances met carrément en doute la capacité de l?Etat à assurer une masse salariale plus importante. Une masse qui a connu une évolution trop rapide à son goût, résultant de l?augmentation des salaires afin d?assurer le pouvoir d?achat. «Il faut plutôt apprendre à favoriser la lutte contre l?inflation», a-t-il avancé comme solution. Dans sa quête de nouvelles sources de revenus, le ministre indiquera que la loi de finances 2005 imposera aux agriculteurs, particulièrement ceux qui ont bénéficié d?aides de l?Etat, à payer des impôts. Le système de péage sera introduit au niveau des autoroutes à travers le territoire national, alors que les employeurs devront, pour leur part, déclarer leur personnel au risque de se voir infliger des sanctions. Quant au carburant, le gasoil connaîtra une augmentation de 5 dinars afin de pousser les automobilistes à consommer du GPL ou de l?essence sans plomb, selon le ministre. Il s?agira d?une parade pour éviter à l?Etat d?importer du gasoil au regard de «la consommation effrénée» de ce carburant. La loi de finances 2005 passera prochainement devant le Parlement pour être débattue.