Projection Le raï est un sujet d?actualité, un fait présent, puisqu?il est à la conquête de la scène internationale. La cinémathèque algérienne a abrité lundi passé la projection de Le raï des anciens, un court-métrage (un film documentaire) réalisé par Djamel Kelfaoui, l?auteur du documentaire Mémoire du raï, présenté à la Cinémathèque en mars 2001. «Il faut savoir qu?il s?agit d?un film fait dans l?urgence», explique le réalisateur avant la projection du documentaire. Et d?ajouter : «C?est un film d?une durée de dix minutes, parce qu?il s?inscrit dans le cadre des programmes d?été conçus par la chaîne française Canal+.» Le film développe un sujet sur Bouteïb Esseghir, l?un des précurseurs du raï moderne. Le film documentaire s?ouvre sur un concert ; et de la scène se fait, de fil en aiguille, le portrait de celui qui a interprété le pop raï ? ou le raï électrique. «Le raï n?était pas aussi vulgarisé qu?aujourd?hui, donc je n?étais pas connu», déclare Bouteïb dans le reportage. Installé en France, Bouteïb anime un atelier de musique. «Mon devoir aujourd?hui est de faire profiter la jeune génération de mon savoir dans le domaine musical. Je dois lui transmettre mon héritage musical. Je dois encourager ceux qui désirent représenter à travers le monde la chanson raï qui fait partie de notre patrimoine culturel». Effectivement, Bouteïb Esseghir travaille à aider les jeunes en leur faisant partager ses expériences ainsi que ses connaissances. D?ailleurs les mots ne manquent pas pour faire son éloge («un homme d?une grande simplicité», «un personnage généreux», «c?est quelqu?un qui a donné beaucoup d?émotion à travers sa musique», «il est plein d?idées», «il est tout le temps en création», «c?est un artiste, un auteur de la culture algérienne dans son domaine») L?image de Bouteïb Esseghir que l?on peut garder de ce film documentaire, c?est au moment où il est penché sur son clavier à la recherche de nouvelles notes, donc de nouvelles mélodies. Ou encore son attention auprès des jeunes auxquels il prodigue des conseils. Le raï des anciens vient poursuivre l?histoire du raï racontée en 2001 dans son premier reportage intitulé Mémoire du raï qui a valu au réalisateur le premier prix du festival de Montréal Vues d?Afrique de Montréal. C?est aussi un hommage rendu à cet homme qui, tombé dans l?oubli, est considéré comme l?un des initiateurs du raï moderne. Ce reportage exhume la mémoire de celui qui a permis aux jeunes chanteurs tels Mami et Khaled de vulgariser le raï ici et ailleurs, puisque ces derniers ont repris les chansons de Bouteïb Esseghir.