Budget L?époux de Fatma n?arrive toujours pas à faire face à toutes les dépenses malgré les 35 000 DA / mois qu?il touche en plus d?une bonne retraite après 40 ans de service comme cadre dans le secteur public. «Ramadan arrive à grandes enjambées.» Une phrase qui revient souvent sur les lèvres des ménagères à l?approche du ramadan. Les préparatifs des unes et des autres ainsi que la flambée des prix des fruits et légumes et des viandes rouge et blanche ces derniers jours sont autant de raisons pour avancer de tels propos. En fait, c?est devenu une tradition de voir des familles se préparer des mois à l?avance pour accueillir le ramadan. Chez Fatma, mère de famille, c?est toute la famille qui met la main à la pâte pour ne manquer de rien durant ce mois. «On a pris l?habitude de faire des économies pour faire face à la flambée des prix des produits, mais aussi pour assumer les avatars de l?estomac. Comme j?ai mon époux et ma fille qui travaillent, on essaye de serrer au maximum la ceinture en faisant en sorte que les deux dernières paies respectives soient consacrées exclusivement pour les achats nécessaires pour le mois sacré», confie Fatma. Cette dernière explique que l?année dernière, elle a dû emprunter de l?argent pour boucler le mois. «Malgré les économies qu?on a dû faire avant ramadan, je me suis retrouvée en train de frapper à toutes les portes pour pouvoir finir le mois», regrette-t-elle. Fatma se rappelle, également, que sa fille ne travaillait pas encore l?année dernière, ce qui fait que les dépenses reposaient sur un seul budget, celui de son époux. Ce dernier n?arrive pas à faire face à toutes les dépenses malgré les 35 000 DA qu?il touche dans le privé et ce, outre une bonne retraite après les 40 ans de services comme cadre dans le secteur public. «Je me demande comment les petites bourses arrivent à gérer toutes les dépenses de ramadan, car il faudrait que plusieurs personnes travaillent dans une même famille pour pouvoir être à l?aise», se demande la fille de Fatma. Elle confie que pour sa tante, par exemple, dont seul le mari travaille, «les dépenses de ramadan sont un calvaire. Chaque année, elle se trouve obligée de gager ses bijoux au niveau de la banque».