Rapport n Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est inquiété de ce que des cellules du groupe Etat islamique, chassées de leur fief de Syrte, ne s'implantent ailleurs en Libye ou en Afrique du Nord. M. Ban a fait état de ses inquiétudes dans un rapport confidentiel au Conseil de sécurité. «Les pressions récentes exercées contre le groupe Etat islamique en Libye pourraient inciter ses membres, y compris les combattants étrangers, à se délocaliser et à se regrouper, en cellules plus petites et plus dispersées géographiquement, à travers la Libye et dans les pays voisins», écrit le secrétaire général. La défaite de l'EI à Syrte «semble à portée de main», ce qui pousse de nombreux combattants à fuir vers le sud tout comme vers l'ouest et la Tunisie. «A l'avenir, l'impact des combattants de l'EI éparpillés sur des groupes armés dans le sud pourrait devenir une source d'inquiétude», a souligné le chef de l'ONU. Syrte est considérée comme l'un des principaux bastions du groupe extrémiste en dehors de la Syrie et de l'Irak. Les troupes libyennes loyalistes tentent d'en déloger l'EI depuis deux mois. Selon le rapport, 2.000 à 5 000 combattants de l'EI, originaires de Libye, de Tunisie, d'Algérie, d'Egypte, mais aussi du Mali, du Maroc et de la Mauritanie se trouvent à Syrte, Tripoli et Derna. Des dizaines de combattants tunisiens sont retournés dans leur pays avec l'intention de perpétrer des attentats, souligne encore le document confidentiel. Des fonds sont aussi envoyés à un groupe de djihadistes opérant dans le Sinaï. De plus, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), actif au Mali et dans tout le Sahel, se procure des armes, des munitions et trouve asile en Libye. Mokhtar Belmokhtar, le chef de Al-Mourabitoune, actif dans le Sahel, voyage très facilement en Libye et le chef de Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a une base dans le sud du pays, souligne le rapport. Rappelons que les forces du GNA, soutenues par les Nations unies, ont lancé le 12 mai une offensive pour reprendre la ville de Syrte, contrôlée par l'EI depuis plus d'un an. Elles sont entrées le 9 juin dans la cité où elles assiègent depuis les djihadistes. Les pro-GNA ont toutefois été ralentis par la forte résistance des djihadistes qui mènent des contre-attaques, notamment des attentats-suicides à la voiture piégée. Depuis le début des opérations, environ 250 membres des forces gouvernementales ont été tués et plus de 1 400 blessés, selon des sources médicales à Misrata (200 km à l'est de Tripoli), siège du commandement de l'opération militaire.